La sonde Voyager 1, lancée en 1977, est l'objet fabriqué par les humains le plus éloigné de la Terre, à 24 milliards de kilomètres et au-delà de la sphère d'influence du Soleil pour naviguer dans l'espace interstellaire.
Elle constitue une opportunité unique d'observation depuis l'espace lointain via ses différents instruments scientifiques. Toutefois, la sonde a montré des signes de faiblesse en novembre dernier.
Elle s'est en effet mise à envoyer des séries de 0 et de 1, faisant craindre une défaillance majeure et une perte de contrôle fatidique malgré les efforts pour la faire durer le plus longtemps possible sur ses réserves d'énergie amenuisées.
Un problème de mémoire élucidé
Après avoir étudié le problème, l'équipe du JPL (Jet Propulsion Laboratory) est tout de même parvenue à confirmer que la sonde restait réceptive aux commandes envoyées depuis la Terre mais qui mettent 48 heures à lui parvenir.
A force d'efforts et de procédures de dernier recours, elle a fini par obtenir un état complet de la mémoire du module FDS (Flight Data Subsystem) récupérant les données de vol et scientifiques avant de les envoyer au module de télécommunication.
Il est apparu que le système a connu une corruption d'une partie de sa mémoire, soit qu'un composant a cessé de fonctionner par usure soit qu'il a été atteint par des particules énergétiques.
L'équipe du JPL a finalement trouvé un moyen d'isoler cette zone morte de la mémoire et de redistribuer les données sur des portions saines sans trop perturber le fonctionnement de la sonde.
Les données scientifiques de retour
Après plusieurs semaines d'essai, la sonde est désormais en mesure de renvoyer de nouveau les données de ses quatre instruments scientifiques depuis quelques jours, en plus des données de vol, fournissant de précieuses informations sur les vagues de plasma, les champs magnétiques et les particules en dehors de l'héliosphère.
Tout n'est pas résolu et l'équipe doit encore resynchroniser les ordinateurs de bord de Voyager 1 tout en procédant à des opérations de maintenance. L'espoir est de pouvoir la maintenir opérationnelle jusque vers le milieu des années 2030, quand ses réserves d'énergie s'épuiseront totalement après plus de 50 ans de bons et loyaux services.
La sonde Voyager 2 poursuit elle aussi son périple dans l'espace interstellaire à plus de 20 milliards de kilomètres de la Terre et n'a pour le moment pas connu d'incidents majeurs.