À la suite d'une enquête sur la plateforme en ligne Wish (Wish.com), la direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) annonce avoir transmis les résultats de ses investigations aux autorités judiciaires.
" Ce procès-verbal s'inscrit dans le cadre d'une enquête relative aux annonces trompeuses de réduction de prix et à la mise en avant frauduleuse de produits de marques notoires non disponibles sur la plateforme ", écrit la DGCCRF.
Dans un communiqué (PDF), la DGCCRF indique avoir mis en évidence des agissements s'apparentant à des pratiques commerciales trompeuses. Si elles sont confirmées par la justice, elles seraient " particulièrement graves car susceptibles d'altérer le comportement des consommateurs et d'induire une concurrence déloyale vis-à-vis des autres commerçants. "
Parmi de tels agissements, les services de la répression des fraudes soulignent de fortes réductions de prix pouvant aller jusqu'à 90 % de réduction, mais calculées sur la base de prix de référence trompeurs. Une pratique qui serait généralisée.
D'autres griefs sont pour la mise en avant de produits dits de forte notoriété qui ne sont pas disponibles à la vente sur la plateforme, des produits avec des logos et signes distinctifs s'apparentant à ceux de marques déposées notoires (sport et parfums notamment) afin d'induire en erreur les consommateurs.
.@WishShopping s’était déjà distinguée pendant le 1er confinement en vendant des masques ne respectant pas les normes. Les Français-e-s qui utilisent l'application pour y trouver du low-cost doivent savoir qu'ils y trouveront surtout des arnaques. @alaingriset @BrunoLeMaire
— Cédric O (@cedric_o) November 30, 2020
Wish dans le collimateur du gouvernement
Sans attendre une éventuelle condamnation en justice, le secrétaire d'État en charge de la Transition numérique fait d'ores et déjà des déclarations assassines à l'encontre de Wish. " Fausses promos, soupçons de contrefaçon… les conclusions accablantes de l'enquête ont été transmises au Procureur de la République. "
Cédric O ajoute que la plateforme Wish s'était déjà distinguée pendant le premier confinement " en vendant des masques ne respectant pas les normes. [...] Les Français qui utilisent l'application pour y trouver du low cost doivent savoir qu'ils y trouveront surtout des arnaques. "
Opérée par la société ContexLogic basée à San Francisco aux États-Unis et créée en 2010, la plateforme d'e-commerce Wish prépare une introduction en Bourse avec une valorisation escomptée entre 25 et 30 milliards de dollars.
Au cours des neuf premiers mois de cette année, Wish affiche un chiffre d'affaires de 1,75 milliard de dollars en progression de 32 % sur un an, et une perte nette de 176 millions de dollars (contre 5 millions de dollars à la même période en 2019).
Wish revendique l'application de shopping la plus téléchargée, 100 millions d'utilisateurs actifs dans le monde, plus d'un demi-million de marchands, l'expédition de plus de 640 millions d'articles à des acheteurs dans plus de 100 pays au cours des 12 derniers mois jusqu'au 30 septembre 2020.