La marque chinoise Xiaomi a connu une année de forte progression en 2014 grâce à des smartphones proposés à des tarifs agressifs, lui permettant de gagner rapidement des parts de marché. Cependant, le modèle économique du groupe ne saurait se satisfaire de la vente de téléphones portables vendus avec des marges très faibles.
Xiaomi espère donc générer des revenus pérennes sur une activité de développement logiciel d'applications et de services proposés sur les smartphones, tablettes et autres objets connectés. Cette vision a été une nouvelle fois expliquée par Hugo Barra lors d'une présentation de la société.
Ce dernier a donc souligné que Xiaomi n'était pas tant un fabricant de smartphones qu'une entreprise du Web qui assurera sa rentabilité par la vente de logiciels, les smartphones n'étant que les véhicules de cette stratégie.
Xiaomi a prospéré sur le marché chinois mais commence à s'intéresser à d'autres marchés, notamment les marchés émergents. Pour les marchés établis, il faudra d'abord régler les questions de propriété intellectuelle.
C'est d'ailleurs peut-être l'une des raisons pour lesquelles Xiaomi va dans un premier temps vendre des accessoires sur le marché US, et non ses smartphones. Xiaomi évoque aussi le mécanisme de subventionnement des terminaux qui risquerait de masquer le coût attractif de ses smartphones.
A l'heure où d'autres cherchent à réduire la présence de Google dans la plate-forme Android pour construire des alternatives, Hugo Barra indique que Xiaomi se pose en partenaire loyal soutenant activement Android ne jouant que la carte de la personnalisation et de la réactivité face aux fonctionnalités réclamées par les utilisateurs, ce qui lui permet de proposer des mises à jour chaque semaine.
Il fait observer que Xiaomi peut compter sur une base de 40 millions d'utilisateurs actifs sur ses forums, avec plusieurs centaines de milliers de sujets postés chaque jour. C'est l'une des forces de la marque chinoise.
Enfin, concernant les problématiques de propriété intellectuelle, que certains observateurs voient comme un point faible et un frein à son expansion internationale, Xiaomi indique avoir déposé 2800 brevets en 2014 et compter doubler ce volume cette année et la suivante. Mais le fabricant sait aussi que les plaintes pour violation de brevets fotn partie du jeu et arriveront tôt ou tard.