L'année 2008 n'a pas été très heureuse pour Yahoo et plus particulièrement pour son PDG, Jerry Yang. La décision de celui-ci de quitter ses fonctions donne raison à ses détracteurs qui lui reprochent une gestion particulièrement désastreuse de plusieurs dossiers clés.

On pense d'abord bien sûr à l'échec retentissant de l'offre de rachat de Yahoo par Microsoft pour un montant de 44,6 Md$. A l'époque, Microsoft proposait un achat sur la base unitaire de 33$ par action Yahoo alors que celle-ci n'en vaut même plus 11$ aujourd'hui... La décision de Jerry Yang de refuser l'offre lui avait valu une fronde de plusieurs actionnaires majoritaires dont le milliardaire Carl Icahn. Très récemment Jerry Yang lui même, en guise de mea culpa, était revenu vers Microsoft pour proposer un partenariat. Cet "appel de détresse" n'a reçu aucune réponse de Steve Ballmer...

Autre dossier brûlant : le marché de la publicité en ligne dans lequel ce même Yang a échoué à négocier un partenariat avec Google, qui devait permettre à Yahoo d'accroître ses revenus de 250 à 450 M$ la première année, puis de générer 800 M$ par an. Google a jeté l'éponge au vu des résultats trimestriels désastreux de Yahoo : un bénéfice net en chute  de 64% (54 M$). Pour parachever le tableau, déjà assez sombre, Jerry Yang est aussi à l'origine d'importantes vagues de suppressions de postes : 1000 postes au début de l'année puis entre 1000 et 3000 postes supplémentaires annoncés en octobre 2008.

Si Wall Street a salué le départ "salvateur" de son (désormais) ex PDG en plaçant à la hausse l'action Yahoo (gain de 4% hier) on peut s'interroger sur les conséquences immédiates pour la société. Toutes les décisions prises par Yang ont bien entendu été entérinées par le conseil d'administration de Yahoo qui porte sa part de responsabilité et celui-ci "envisage de continuer à participer activement au destin de la société". Pour le remplacer, des noms commencent déjà à circuler : Sue Decker, actuelle présidente de la société, Dan Rosensweig, ancien DG adjoint ou encore Meg Whitman, ancienne présidente d'eBay.