Un changement de politique se profile à l'horizon pour YouTube. Les créateurs dont les chaînes ont été supprimées pour avoir diffusé des informations erronées sur le Covid-19 ou les élections américaines pourront bientôt demander leur réintégration.

Ce revirement spectaculaire met fin aux bannissements à vie qui étaient la norme pour ce type d'infractions et soulève de nombreuses questions sur la modération des contenus.

Un revirement politique sous haute tension

Cette décision a été révélée dans une lettre envoyée par Alphabet, la société mère de Google, à Jim Jordan, le président républicain de la commission judiciaire de la Chambre des représentants des États-Unis.

Dans ce courrier, le groupe affirme avoir subi une pression « inacceptable et fausse » de la part de l'administration Biden pour retirer des vidéos qui, techniquement, n'enfreignaient pas ses propres règles à l'époque.

Alphabet dénonce aujourd'hui ces tentatives d'ingérence gouvernementale et se repositionne en défenseur de la liberté d'expression. Il est précisé que les anciennes politiques sur la désinformation liées au Covid et à l'intégrité des élections, en vertu desquelles les bannissements ont eu lieu, ne sont de toute façon plus en vigueur depuis 2023 et 2024.

Qui sont les grands gagnants ?

Ce changement de cap est une victoire indéniable pour les figures conservatrices qui accusaient depuis longtemps des géants de la tech de partialité. Des personnalités comme Sebastian Gorka ou Steve Bannon qui avaient vu leurs chaînes fermées, pourraient potentiellement faire leur retour.

« YouTube attache de l'importance aux voix conservatrices sur sa plateforme et reconnaît que ces créateurs ont une large audience et jouent un rôle important dans le débat civique », écrit Alphabet dans sa lettre.

Jim Jordan a immédiatement salué cette annonce comme une « victoire dans la lutte contre la censure ». Reste à savoir combien de ces créateurs, souvent partis sur d'autres plateformes, choisiront de revenir sur YouTube.

Dans l'immédiat, YouTube souligne un « projet pilote limité qui sera accessible à un sous-ensemble de créateurs, en plus des chaînes fermées pour cause de règles obsolètes ».

Liberté d'expression contre modération : un débat relancé

YouTube n'est pas un cas isolé. Cette tendance à une modération plus souple s'observe aussi chez d'autres acteurs majeurs.

Aux États-Unis, Meta a par exemple mis fin à son programme de fact-checking sur Facebook et Instagram. YouTube affirme de son côté qu'il n'autorisera pas des vérificateurs de faits tiers à modérer les contenus, même si des panneaux d'information contextuelle continueront d'apparaître sous certaines vidéos.

La nouvelle approche relance un débat complexe. Alors que certains y voient un retour à la normale et la fin d'une censure politique, d'autres craignent une nouvelle vague de fausses informations.

Source : CNBC