En 2013, un homme faisait éclater la confiance en place entre l'Europe et les États-Unis : Edward Snowden, ancien membre de la CIA, partageait les premiers dossiers du projet PRISM, un programme de surveillance menée par les USA ayant une large emprise sur les géants du Net.

Edward Snowden PRISM NSA  S'en est suivi la publication de divers éléments mettant en avant les opérations de surveillance de la part des États-Unis sur ses alliés européens : entre écoutes du téléphone de la Chancelière Angela Merkel aux mouchards positionnés directement dans les bureaux confidentiels du parlement.

Particulièrement visée par ces attaques, l'Allemagne avait ainsi rapidement proposé d'héberger Edward Snowden alors qu'il n'avait pas encore trouvé asile politique en Russie. C'est ce qu'a déclaré le vice-chancelier Sigmar Gabriel récemment.

Et les tensions étaient bien réelles entre les deux nations, puisque selon lui les États-Unis sont intervenus tout aussi rapidement pour adopter une position des plus agressives : " Ils nous ont déclaré qu'ils arrêteraient de nous avertir des complots et d'autres sujets du renseignement". Des menaces directes qui ont pesé sur la décision de l'Allemagne de ne pas accepter Edward Snowden sur son territoire.

Edward Snowden doit répondre de plusieurs chefs d'accusation aux USA, dont celui de haute trahison. Puisque l'Allemagne et les USA disposent d'accords d'extraditions, le fait de donner asile à ce dernier outre-Rhin aurait été considéré comme une violation des accords en place.

Selon The Intercept, deux options se présentent face aux explications du vice-chancelier. D'un côté, les USA auraient effectivement proféré des menaces à l'Allemagne pour lui éviter d'accueillir Edward Snowden.

L'autre option est plutôt politique : les deux pays se seraient arrangés pour émettre cette excuse afin de justifier le choix de l'Allemagne ( très critiquée à ce sujet) de ne pas avoir accepté l'asile politique de Snowden. Aux yeux des Allemands, accepter Edward Snowden aurait alors été synonyme de menaces terroristes accrues.

Dans les deux cas, la manoeuvre est à l'exercice, et aucun des deux camps ne souhaite s'étaler plus largement sur le sujet à l'heure actuelle.

Source : The Intercept