La propriété intellectuelle des sociétés est en train d'être considérée sous un nouvel angle sous l'effet des guerres de brevets se jouant entre fabricants d'appareils mobiles et elle est maintenant vue comme un moyen de renflouer les caisses lorsque les perspectives sont assombries.

L'équipementier télécom français Alcatel-Lucent, qui a publié un bilan financier trimestriel mitigé et dont la valorisation s'est fortement affaiblie, est pourtant détenteur d'un large portefeuille de brevets dont la valeur est estimée à 9 milliards de dollars.

Plutôt qu'un rachat par un autre groupe, compliqué à mettre en place, la cession des brevets pourrait être un moyen rapide de réinjecter du capital rapidement dans la société. Or les dernières cessions ont montré que les groupes sont désormais avides de propriété intellectuelle et prêts à y mettre le prix.


La propriété intellectuelle, facette stratégique de la richesse de l'entreprise
Selon Bloomberg, qui cite un analyste d' Evercore, cet aspect est rarement mis en évidence et se voit sous-évalué dans la détermination de la valeur de la société. La société est valorisée 5,5 milliards d'euros actuellement, alors qu'elle pesait plus de 110 milliards d'euros en 2000, et a souffert de son dernier bilan financier.

Pourtant, l'hypothèse d'une cession de sa propriété intellectuelle et d'un retour à l'équilibre cette année vient de faire remonter le cours. L'équipementier cherche toujours à céder sa branche téléphonie d'entreprise pour un montant qui pourrait atteindre 1,5 milliard d'euros et la spécialisation télécom des brevets du groupe pourrait attirer de nombreux candidats, comme l'a déjà montrée l'enchère pour la propriété intellectuelle de Nortel, valorisée à 4,5 milliards de dollars alors que le prix de départ était de 900 millions de dollars.

" Les sociétés commencent seulement à prendre conscience de la valeur de leur propriété intellectuelle. Quand vous observez Alcatel, ils possèdent l'un des plus larges portefeuilles de brevets du marché. Alcalte fait assurément partie des sociétés qui ont la possibilité de monétiser cette ressource ", indique Chris Marlett, CEO de MDB Capital.

Source : Bloomberg