C'est un reportage qui fait scandale depuis sa diffusion dimanche soir : dans l'émission Capital, des journalistes ont pu filmer en caméra cachée comment Amazon organisait la destruction de millions d'articles par an plutôt que de les céder.

Le journaliste à l'origine de la vidéo s'est fait embaucher comme manutentionnaire dans un des centres logistiques d'Amazon en France, il a ainsi pu filmer en caméra cachée les bennes dans lesquelles sont jetés toutes sortes d'articles allant du textile au high-tech, le tout étant voué à la destruction.

Amazon destruction

Ces articles représentent les invendus des vendeurs du marketplace Amazon, les conditions d'accès à la plateforme prévoient ainsi deux options dans ce cas : le renvoi des marchandises ou leur destruction. Dans la majorité des cas, la destruction est préférée, car moins onéreuse que l'organisation de retours se faisant à la charge du vendeur (qui est bien souvent localisé à l'étranger).

Par ailleurs, Amazon ne stocke pas gratuitement les marchandises de ses partenaires. Pire encore, les prix augmentent avec le temps avec 26€ du mètre cube au départ, puis 500 euros après 6 mois et 1000 euros après un an. Une politique qui amène très rapidement à considérer certains articles comme invendus ou invendables, et qui les pousse à la destruction. On estime qu'en 2018, Amazon aurait ainsi détruit 3,2 millions d'articles divers.

Le reportage crée le scandale alors même que la France fait face à un mouvement social d'ampleur depuis la fin de l'année 2018. Le gouvernement s'en mêle également puisque Brune Poirson, secrétaire d'État auprès du ministre de la transition écologique et solidaire a annoncé suite au reportage que "Dans les mois à venir, une loi va passer au Parlement qui va interdire ce type de pratique (...) Des entreprises, comme Amazon, ne pourront plus jeter des produits qui sont encore consommables" ajoutant qu'il sera question de considérer "les marketplace telles qu'Amazon comme étant responsables par défaut de la fin de vie des produits qu'elles commercialisent".

Des sanctions pourraient ainsi être appliquées aux sociétés qui ne respecteront pas la loi, il est également prévu d'empêcher de "rendre impropre à la consommation des produits encore utilisables."