Android logo Google vient d'annoncer sa plate-forme mobile Android et un groupement d'industriels, l' Open Handset Alliance, pour la soutenir. Le but est de proposer un système d'exploitation ouvert aux développeurs et flexible capable de mettre à mal les forces en présence, à savoir Symbian et son OS du même nom ou Microsoft avec Windows Mobile.

La question est surtout de savoir s'il y a de la place pour un nouvel entrant sur un marché extrêmement verrouillé. Apple a réussi son entrée avec l' iPhone mais restera cantonné à un marché spécifique de terminaux multimédia, contrôlant le logiciel et le matériel.

L'approche de Google est différente, avec un effort porté uniquement sur le logiciel et la partie matérielle laissée à différents fabricants. Sa force, par rapport aux systèmes existants, c'est le modèle open source qui va permettre à la fois d'abaisser le coût de terminaux de type smartphones et de disposer d'un vivier de développeurs ayant accès au coeur du système.

Pour Google, il ne s'agit pas d'une fin, mais seulement d'un moyen pour asseoir son modèle publicitaire mobile. Et pour ses rivaux du monde mobile, l'annonce de la plate-forme Android ne constitue pas vraiment une menace.


Pas plus d'inquiétude que ça chez Symbian
Logo symbian os " Si Google n'était pas impliqué dans le projet, l'industrie mobile aurait déjà passé son chemin ", a indiqué John Forsyth, directeur de la stratégie de Symbian, à Reuters. Du côté de Nokia, principal actionnaire de Symbian et absent de la liste des 34 de l' Open Handset Alliance, il n'y a pas de danger non plus.

Il se murmure même déjà que le géant finlandais pourrait s'impliquer dans la plate-forme Android. Nokia n'est pas vraiment étranger aux développements Linux Mobile puisque la société commercialise une série de tablettes Internet sous système Linux Maemo.

Mais Symbian ne sous-estime pas pour autant la manoeuvre de Google : " en neuf ans, nous avons vu défiler une douzaine de plates-formes qui devaient nous faire chanceler. Nous restons vigilants mais nous avons des avantages : nous avons des terminaux ( ceux sous Android ne seront pas disponibles avant mi-2008 ), nous avons une plate-forme mobile éprouvée et des volumes de ventes bâtis sur des années de présence ", poursuit John Forsyth.


Microsoft confiant dans son système Windows Mobile
Microsoft logo Du côté de Microsoft, on y croit encore moins : " On dirait qu'ils ont réuni du monde pour construire ensemble un système d'exploitation mobile. C'est quelque chose que l'on a déjà fait il y a cinq ans. Je ne comprends pas l'impact qu'ils espèrent avoir ", a souligné Scott Horn, responsable du marketing pour Microsoft.

Ici aussi, on ne craint pas vraiment cette initiative qui pour le moment n'est qu'une coquille vide : pas de terminaux, pas de système d'exploitation finalisé, pas de commercialisation avant plusieurs mois... De son côté, Microsoft profite de ses années de présence sur le marché et des 20 millions de licences Windows Mobile qui devraient être écoulées pendant l'année fiscale 2008, deux fois plus que l'année précédente.

Il y a toutefois un aspect sur lequel Google pourrait marquer des points, c'est celui de l'accès à une base d'utilisateurs cherchant des smartphones abordables et plus ludiques que les terminaux mobiles à vocation surtout professionnelle de Microsoft.

Et Google ne cache pas son intention de mettre l'accent sur l'interface utilisateur et l'ergonomie. C'est peut-être aussi pour ça que Microsoft commence à concevoir en personne des interfaces en collaboration avec les opérateurs.