Inquiet de voir la domination des Etats-Unis dans le domaine du cloud computing, l'Etat français avait initié en 2009 un projet de cloud français baptisé Andromède et devant apporter une certaine indépendance ainsi que le contrôle des installations et des flux sur le territoire national.

Le projet devait initialement être bâti avec l'aide d'Orange, très agressif sur les offres en cloud, de Thalès et du groupe Dassault via sa branche Dassault Systèmes. Après une longue phase de maturation, ce dernier, en désaccord avec Orange, était finalement sorti du projet en cours en décembre 2011, laissant d'autres noms émerger, comme celui d'Atos, pour le remplacer.


Un autre projet de cloud à faire entrer dans Andromède

Le groupe français n'aura pas mis longtemps à répliquer : il vient d'annoncer son intention de lancer un projet de cloud computing concurrent, qu'il espère faire devenir Andromède. S'exprimant sur BFM Business, Bernard Charlès, directeur général de Dassault Systèmes, s'est expliqué :

" Fin décembre, nous avons constaté que la structure de coûts [...] ne permettait pas d'avoir une solution compétitive car ces coûts étaient trop élevés. Donc on s'est retiré de la structure mais pas du projet, que je porte depuis deux ans et demi. Il y a donc un autre projet en gestation, avec d'autres acteurs, qui sera Andromède je l'espère. Il s'agira à l'Etat de décider du projet qu'il souhaite mettre en oeuvre. Mais celui-ci sera compétitif. "

Ce n'est donc pas une déclaration de guerre au projet Andromède, que Dassault Systèmes souhaite toujours voir émerger, mais bien au groupe Orange, accusé de vouloir tirer la couverture à lui au détriment de l'équilibre du projet, à charge au gouvernement de départager les suggestions.

Le ministère de l'industrie  s'est rapidement manifesté à l'AFP en soulignant que " si Dassault Systèmes souhaite déposer un nouveau projet de cloud computing en vue d'un soutien des investissements d'avenir, alors on examinera son projet dès lors qu'il l'aura déposé ".

Initialement, le projet devait coûter 285 millions d'euros : 185 millions injectés par l'Etat, 60 millions chacun par Orange et Dassault Systèmes, et 30 millions d'euros par Thalès.

Source : AFP