"Defendre la liberté d'expression via des opérations de désobéissance civile", voilà le credo du collectif de pirates Anonymous qui mène des opérations d'envergure depuis près de dix ans, avec un renforcement de ses effectifs et de ses coups d'éclat ces dernières années.

Un comportement qui n'est pas toujours apprécié par les gouvernements, et qui se termine parfois devant les tribunaux. Mais pour le FBI, la situation est différente, et un peu plus exagérée.

Le site DailyDot évoque ainsi un document dans lequel le FBI aurait inscrit Jeremy Hammond, un des Anonymous connus, sur une liste de terroristes à surveiller.

Le papier est un document adressé au procureur de New York daté de 2012, dans ce dernier, le membre d'Anonymous est déclaré comme un "possible membre d'une organisation terroriste" et placé aux côtés d'extrémistes somaliens d'Al-Shabaab, de membres d'Al Qaïda ou encore de certains Farc de Colombie.

Il y est également inscrit que si les forces de l'ordre venaient à arrêter Jeremy Hammond, elles avaient pour obligation de contacter immédiatement le FBI, et d'éviter de lui signaler qu'il était inscrit sur une liste comme potentiel terroriste.

En 2013, Jeremy Hammond est condamné à 10 ans de prison pour avoir piraté les serveurs du cabinet de renseignement privé Stratfor et communiqué plusieurs millions de mails subtilisés à WikiLeaks. Aucun lien avec le terrorisme n'a été évoqué pendant son procès.

Reste qu'aux États-Unis plus qu'ailleurs, la définition du terrorisme est sujette à une interprétation très large. D'après l'US Code Title 18 Section 2331 il est défini comme " des actes violents ou mettant en danger la vie humaine " dans le but " d'intimider ou de forcer la population civile, d'influencer la politique d'un gouvernement par la force ou changer la conduite d'un gouvernement par des destructions massives, des assassinats ou du kidnapping."

Mais le Centre national contre le terrorisme américain y ajoute également les " actes dangereux pour la vie humaine, les propriétés ou les infrastructures" toujours dans un but similaire. Une situation qui inquiète Carey Shenkman, l'avocate constitutionnaliste interrogée par le Daily Dot : " Un discours critiquant la politique même de manière non violente peut très bien mener un individu sur ce type de liste. Et sur Internet, cela peut aller encore plus vite puisque le terme de propriété peut s'appliquer à n'importe quelle information."

Source : Daily Dot