La nouvelle peut paraître au premier abord un peu saugrenue mais toutefois suffisamment sérieuse pour se demander une fois de plus ce que nous réserve le futur de nos aléas professionnels. Si l'ordinateur peut trier des données, il peut après tout aussi trier des humains. L'assedic va mettre en pratique cette possibilité en 2006 pour déterminer qui sera apte ou non à retrouver facilement ou non un emploi.


Aiguillage Le profilage informatique des demandeurs d'emploi, on s'y approche à grands pas. A partir d'une liste très vaste de critères comme les diplômes, les métiers exercés, le sexe, l'âge ou la nationalité, le logiciel sera en mesure d'indiquer si la personne doit suivre le parcours 1, 2 ou 3.

C'est l'Assedic, pour le compte de l'ANPE, qui sera chargé de faire cette sélection. Le but de la manoeuvre est bien entendu " profitable " aux demandeurs d'emploi puisqu'ils seront à même de connaître leurs chances de retrouver un emploi ou s'ils doivent entreprendre des démarches de reclassement et de formation. On aura donc d'un côté les personnes employables, en corrélation avec le marché du travail, et de l'autre celles qui devront se faire à l'idée d'un chômage de longue durée. Et comme la machine ne fait pas tout, ce profilage sera ensuite validé ou non par l'ANPE lors d'un entretien avec la personne.


Un traitement trop rigide '

Du côté des syndicats, la mise en place d'un tel outil suscite de nombreuses intérrogations. Certains craignent un traitement trop rigide du chômage même si on assure du côté de l'assedic et de l'ANPE que les personnes sont accompagnées et que l'ordinateur ne décide pas de tout. Loïc Barboux, secrétaire général adjoint de Force ouvrière ANPE déclare : " l'ANPE est un service public, ouvert à tous. Cela nous choque qu'on utilise des critères personnels comme la nationalité, l'âge ou le sexe. Nous ne souhaitons pas les utiliser dans l'entretien individuel à l'ANPE et nous réagirons si c'est le cas. "

Toujours selon lui, le logiciel n'a pas fait toutes ses preuves. Il a déjà été testé et a fait apparaître des erreurs de diagnostic de l'ordre de 15%. De plus, il peut être très frustrant pour la personne de lui annoncer que le logiciel a fait une erreur et que son cas est plus problématique que ce qui lui avait été annoncé.

A terme, l'efficacité du procédé fera t-elle oublier ce goût un peu amère de la sélection informatique '... Réponse dans quelques mois avec les prochaines statistiques de l'emploi.

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Source : 01net