L'heure des négociations à la table de la Commission européenne semble avoir sonné pour Microsoft. Dans le collimateur de l'exécutif européen pour l'intégration par défaut d'un unique client de navigation Web au sein de son système d'exploitation Windows qui équipe l'immense majorité des PC à travers le monde, la firme de Redmond aurait entamé des discussions afin de tenter de dégager un arrangement avec l'intransigeante Commission. Le moyen d'éviter d'éventuelles sanctions financières, et l'on sait que la CE peut avoir la main lourde, Microsoft ayant déjà été condamné pour abus de position dominante à un total cumulé de 1,68 milliard d'euros d'amendes.

Selon Bloomberg, des discussions préliminaires auraient donc lieu entre Microsoft et des représentants de la CE, mais aucune confirmation officielle d'un côté comme de l'autre. Il s'agirait de régler cette affaire avant le départ d'ici la fin de l'année de l'actuelle commissaire européenne à la concurrence, Neelie Kros.

Une affaire et même deux car si le cas de la vente liée d'Internet Explorer avec Windows est le plus médiatique, la Commission européenne mène également une enquête suite à des plaintes déposées à l'encontre de Microsoft afin de déterminer notamment si le support de l'Open Document Format dans Office n'est pas larvé, et conduit effectivement à une meilleure interopérabilité.

À l'heure du lancement de Windows 7, la période est donc tendue pour Microsoft. Pour tenter de calmer les ardeurs de la Commission européenne, Microsoft a déjà annoncé la commercialisation en Europe de versions E de Windows 7 qui seront livrées sans Internet Explorer 8. Les fabricants OEM  auront la possibilité d'intégrer le ou les navigateurs qu'ils désirent, tandis que pour les versions boîtes, les consommateurs devront se le procurer par leurs propres moyens. Microsoft France nous a toutefois précisé fin juin qu'un mécanisme sera prévu à cet effet, sans en dévoiler la nature qui n'aurait pas encore été déterminée.

C'est probablement ce que Microsoft tentera d'expliquer à la Commission européenne mais il faudra se montrer convaincant, le choix de l'exécutif européen semblant déjà arrêté à la possibilité offerte à l'utilisateur de pouvoir sélectionner parmi un panel proposé au premier lancement de l'OS, le futur navigateur qui deviendra celui par défaut.