Presque un mois après l'attentat mené contre le siège du journal satyrique Charlie Hebdo à Paris, les condamnations pour apologie du terrorisme se poursuivent en France. Nombreuses ont été les arrestations au lendemain de l'acte terroriste, 54 personnes ont ainsi été interpellées dans la semaine suivant le tragique événement. Leur crime ? Avoir fait l'apologie du terrorisme, de façon directe ou indirecte sur les réseaux sociaux.

Facebook-logo  Aujourd'hui, c'est un Strasbourgeois d'une trentaine d'années qui se voit sanctionner par la justice, avec une peine encore une fois exemplaire : 6 mois de prison ferme. Il a été condamné pour apologie du terrorisme avec circonstance aggravante liée à l'usage d'Internet.

L'homme avait publié un message sur son profil Facebook alors qu'il apprenait tout juste ce qu'il venait de se passer dans la rédaction de Charlie Hebdo : " Bons baisers de Syrie, bye bye Charlie."

Son interpellation a été particulièrement rapide, puis qu'elle est intervenue le lendemain de la fusillade, c'est la brigade anticriminalité de Strasbourg qui s'est chargée de la procédure.

Rappelons qu'en France, l'utilisation d'Internet est devenue une circonstance aggravante dans la qualification des actes d'apologie du terrorisme depuis le vote de la loi du 13 novembre 2014. L'article 421-2-5 prévoit ainsi que " le fait de provoquer directement à des actes de terrorisme ou de faire publiquement l'apologie de ces actes est puni de cinq ans d'emprisonnement et de 75 000 euros d'amende. Les peines sont portées à sept ans d'emprisonnement et à 100 000 euros d'amende lorsque les faits ont été commis en utilisant un service de communication au public en ligne."

Entre apologie du terrorisme et respect de la liberté d'expression, la justice française a aujourd'hui du mal à trancher. Les réactions à chaud du gouvernement et les interpellations à la pelle suivant l'attentat mené contre Charlie Hebdo pourraient également avoir des conséquences bien plus graves à moyen terme, puisque l'on sait que la prison est devenue une porte de passage vers la criminalité, mais aussi vers une radicalisation des positions. Pas certain que cette option se présente ainsi comme la solution idéale.