Les optimisations fiscales et autres fraudes des grands groupes américains sont de plus en plus mal considérées par la majorité des pays du monde, et la mascarade commence à avoir du plomb dans l'aile.

Il y a quelques semaines, la Commission européenne ordonnait à Apple le remboursement de 13 milliards d'euros à l'Irlande pour des avantages fiscaux injustifiés et illégaux. Désormais, c'est au Japon de mettre son nez dans les comptes d'Apple et de rappeler la firme à l'ordre.

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Si Tim Cook dénonce un abus politique, stipulant avoir rigoureusement payé l'imposition qui lui était demandée, la situation pourrait être différente au Japon...

L'administration fiscale nippone reproche ainsi Apple de volontairement sous-évaluer les revenus qu'elle génère au Japon auprès de son service iTunes. Comme pour l'Europe, une partie des profits générés par la marque et ses services sont renvoyés vers une filiale basée en Irlande.

Pour le Japon, il ne s'agit pas d'une optimisation fiscale, et le "cadeau fiscal" fait par l'Irlande n'est pas au coeur du sujet. Contrairement à la Commission Européenne qui s'en tient à l'avantage fiscal non justifié, pour le japon, la situation est beaucoup plus claire : il s'agit là de fraude fiscale et rien de plus.

En attaquant Apple sur le thème de la fraude fiscale et non sur le fait de profiter d'une situation fiscale arrangeante, le Japon a obtenu un accord amiable rapide : Apple aurait réglé 118 millions de dollars au fisc japonais en un claquement de doigts...

Tant que les violons ne seront pas accordés en Europe concernant la thématique de la fiscalité, la situation restera propice aux montages fiscaux et profitera aux grands groupes qui généreront des bénéfices record et s'imposeront en écrasant la concurrence locale qui elle, sera contrainte à jouer franc jeu avec le fisc.

Source : Reuters