Apple est décidément au coeur de l'actualité. Alors que sa position en bourse culmine en haut des sommets, que sa place sur le marché mobile est en pleine expansion, que son iPhone et iPad sont des succès qui ne faiblissent pas, Apple doit faire face à une image quelque peu écornée quand ses sous-traitants parlent de leur collaboration. Il y a peu, en France, les revendeurs manifestaient à Paris, mécontents du traitement d'Apple, visiblement décidé à privilégier ses Apple Store au détriment de ces petits vendeurs indépendants qui lui ont ouvert les portes sur le public. Et que dire de Foxconn et des conditions de travail dans les usines chinoises, jugées déplorables. Epinglé il y a peu par le New York Times, Apple a du se rendre à l'évidence : il était devenu de plus en plus impossible de faire comme si ces bruits, venus de Chine, n'existaient pas.

Tim Cook, dans la lignée de sa promesse faite à ses salariés à la fin du mois de janvier de prendre en considération le sort des ouvriers chinois, a choisi de lancer un audit. Le nouveau président d'Apple avait déjà évoqué ce système de surveillance, en affirmant que ses sous-traitants subissaient déjà des audits réguliers. Cette nouvelle enquête est cette fois placée sous les feux de l'actualité, les autres s'étant montrées très discrètes. Certains diront qu'elles étaient inexistantes, mais ce serait s'aventurer sur un terrain glissant.

Toujours est-il qu'Apple, de bonne foi ou non, a demandé à l'ONG américaine Fair Labor Association, de s'intéresser aux conditions de travail des ouvriers chinois fabriquant iPhone, iPad et autres produits de la marque. Le choix de cette ONG n'est cependant pas unanime. Beaucoup d'associations lui reprochent son manque de réaction, la faute à un conseil d'administration occupé par de nombreux industriels, des représentants associatifs et des professeurs d'universités. Les militants côtoient les acteurs concernés ou proches des sources de conflit.

On reproche donc à FLA son manque d'indépendance, ses études incomplètes qui n'épinglent jamais une industrie en particulier, les rapports se gardant bien d'incriminer qui que ce soit. La Four Labor Association semble souvent fonctionner par des commandes des industriels eux-mêmes curieux de connaître les pratiques de ses sous-traitants, comme c'est le cas aujourd'hui avec Apple, et jamais par des actes spontanés.

L'association est d'ores et déjà sur le terrain et devrait, selon Tim Cook, faire preuve pour la toute première fois de plus de transparence.