Au départ dans les portails étaient l'application payante à acheter en une fois pour disposer de toutes ses fonctions et l'application gratuite dont toutes les fonctionnalités étaient offertes sans contrepartie. Mais comme il est difficile de savoir si une application convient sans pouvoir l'essayer avant et puisque le public s'est pris au jeu des achats de biens virtuels est né le modèle dit freemium.

Celui-ci laisse l'utilisateur télécharger gratuitement l'application mais dans une version bridée ou incomplète qui peut être enrichie par des achats in-app permettant de débloquer des fonctions, avancer plus vite dans un jeu ou profiter d'extensions (pack de niveaux, par exemple).

applications appstore  Ce modèle économique s'est révélé très efficace en cassant la barrière de l'achat unique, dont le prix pouvait rebuter et en laissant l'utilisateur revenir remettre la main au pot en plusieurs fois, avec un effet dilué moins culpabilisant.

Et, logiquement, à force d'incitations, des abus sont apparus dans la façon d'évoquer d'évoquer en permanence une gratuité des applications qui cache un véritable coût par les achats in-app. La Commission européenne, alertée par des associations de consommateurs, s'est émue de ces dérives dans lesquelles l'aspect " free " vanté détourne l'attention des coûts cachés.

" Tromper les consommateurs est clairement un mauvais modèle économique et va à l'encontre de l'esprit des règles de l'UE sur la protection des consommateurs", a averti la commissaire européenne Viviane Reding, qui appelle l'industrie à prendre des mesures concrètes.

Apple et Google, gestionnaires de portails comptant chacun plus d'un million d'applications, sont donc dans le collimateur de la Commission européenne qui a souligné à plusieurs reprises que l'économie des applications est un fort vecteur de croissance en Europe. Pas question donc de la laisser être dévoyée et de risquer une perte de confiance des consommateurs qui ralentirait leur consommation.

Il s'agit surtout de réagir face aux cas récents d'enfants ou d'adolescents réalisant de nombreux achats in-app sans réaliser forcément qu'ils ont un coût (pour leurs parents). La Commission européenne veut donc mettre en place un cadre plus strict pour mieux les protéger, en limitant par exemple les incitations ("buy now", upgrade now") et en mettant en place des mécanismes pour empêcher les achats compulsifs.

Cela pourrait passer également par la mise en service d'une adresse email permettant aux consommateurs de signaler rapidement une dérive à ce niveau.

Source : Reuters