Tim cook  Apple WWDC 2013 En imposant par décision judiciaire à Apple de l'aider non pas à accéder directement aux données chiffrées d'un iPhone 5C utilisé par l'un des tueurs du massacre de San Bernardino en décembre 2015 mais à fournir un firmware spécifique qui affaiblirait certaines sécurités, le FBI pourrait constituer une jurisprudence dans laquelle pourraient alors s'engouffrer toutes les agences gouvernementales pour tenter de contourner le chiffrement automatisé des smartphones.

C'est l'une des raisons pour lesquelles le groupe de Cupertino indique qu'il va s'opposer à la décision de justice, Tim Cook n'hésitant pas, dans une lettre adressée aux utilisateurs de ses appareils mobiles, à pointer les dérives d'une telle tentative de passage en force en invoquant le All Writs Act de 1789 pour se donner le droit d'émettre une telle requête.

Celle-ci vise à empêcher l'effacement automatique des données de l'iPhone après dix entrées erronées du code de déverrouillage, ce qui permettrait aux autorités d'employer la force brute, c'est à dire tester de nombreux mots de passe ou codes PIN, pour déverrouiller un appareil qui conserve obstinément ses secrets depuis deux mois.

Tout en étant sensible à l 'argument de la nécessaire avancée de l'enquête, Tim Cook indique qu'Apple a collaboré dans la mesure de ses possibilités avec la justice dans les jours suivant la tragédie mais que la requête du FBI a des implications trop profondes pour être acceptée et que la fragilisation d'un seul iPhone entraînerait celle de tous les appareils, les mettant à la merci d'éventuelles écoutes frauduleuses, sans compter la perte de confiance des consommateurs, déjà durement écornée après les révélations des documents diffusés par l'intermédiaire d'Edward Snowden.

"Même si nous pensons que les intentions du FBI sont honnêtes, ce serait une erreur que le gouvernement nous force à créer une backdoor dans nos produits. Au final, nous craignons que cette requête n'affaiblisse cette liberté que notre gouvernement est censé garantir", conclut-il, refusant ainsi toujours de transiger sur la sécurité des communications mobiles.