Depuis la bascule vers l'architecture Intel, Apple travaille d'arrache-pied à "convertir" ses applications pour les rendre compatibles avec ces nouveaux processeurs. Et atteint aujourd'hui un cap symbolique.

Lorsqu'Apple Computer a décidé, l'an dernier, de se passer des services du trio IBM/Motorola/Freescale, il s'est tourné vers le leader mondial de la fabrication de processeurs, le Californien Intel. Le choix, pour anodin qu'il ait pu paraître aux yeux du grand public, présentait un véritable casse-tête sur le plan technique : Apple avait écrit le code-source de son système d'exploitation, MacOS X, et de toutes les applications qui lui étaient destinées, en fonction du type de processeur qu'il utilisait depuis des lustres, en l'occurrence le PowerPC d'IBM, mis à toutes les sauces, et affublé de différents patronymes en G-quelque-chose une fois implanté sous le capot des produits frappés de la pomme à moitié dévorée.

Dès lors, passer à une architecture Intel x86 s'annonçait comme une tâche ardue, et Apple allait avoir recours à un artifice, à savoir le passage par un logiciel de traduction d'instructions baptisé Rosetta, en mémoire de la célèbre pierre grâce à laquelle Jean-François Champollion réussit, au 19ème siècle, à déchiffrer les hiéroglyphes égyptiens. Seulement voilà : Rosetta, pour efficace qu'il soit, ralentit considérablement le fonctionnement de certaines applications, leur faisant perdre une des qualités unanimement reconnues des Macintosh, la rapidité.

Apple est conscient du problème, et met les bouchées doubles pour convertir ses applications, grandes ou petites, aux nouvelles plate-formes sur lesquelles elles sont désormais destinées à opérer. Et c'est avec une certaine fierté que Peter Oppenheimer, le responsable financier du constructeur californien, a annoncé que le cap des 1.000 logiciels ainsi réécrits pour Apple venait d'être franchi. Quelques programmes, et non des moindres, comme Adobe Photoshop, sont encore en suspens, et doivent donc passer par la moulinette Rosetta avant de s'afficher sur l'écran des nouveaux Macintosh.

En marge de ce nombre symbolique, Oppenheimer a également rappelé, à mots couverts, que les MacIntel laisseraient bien fonctionner Microsoft Windows de manière virtuelle, sans toutefois éclaircir la question qui brûlent toutes les lèvres : Apple fera-t-il tout ce qui est en son pouvoir pour faciliter cette installation autrefois considérée comme contre nature.

Enfin, faisant référence aux récentes menaces contre Mac OS X montrées du doigt ici et là, Oppenheimer les a qualifiées de "sans danger", indiquant qu'elles n'auraient qu'un "impact négligeable".

C'est beau, la confiance...
Source : InformationWeek