Analysis Group a ainsi publié les résultats d'une étude menée sur l'App Store d'Apple baptisé "Le succès des applications tierces sur l'App Store". Une étude qui a été commandée par Apple pour prendre la température de son marché d'applications.

Au total, ce sont 48 pages qui dressent un bilan assez sévère pour les applications d'Apple qui sont majoritairement mises de côté au profit des services et applications tierces par les utilisateurs.

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Ainsi il ressort que les utilisateurs préfèrent plus largement opter pour Netflix, Spotify et Google Maps que Apple TV+, Apple Music ou Apple Plans... L'étude pointe du doigt une évolution rapide du marché applicatif, mais surtout la multiplication des applications tierces avec un constat : Apple ne représente que 0.01% des applications de son propre Store.

La situation s'est accélérée depuis les diverses lois obligeant Apple à permettre de désinstaller ses applications par défaut... De plus, des alternatives plus poussées, performantes et fonctionnelles sont sorties pour chaque application développée par Apple. L'étude démontre ainsi qu'aucune application d'Apple n'est la plus populaire dans sa propre catégorie, pire encore, la part d'utilisation est considérée comme "relativement faible".

L'étude arrive à la veille de la mise en conformité d'Apple avec la Loi européenne qui prévoit l'obligation de permettre le side-loading et l'ouverture d'iOS aux autres marchés applicatifs alternatifs.

Comme toujours, Apple est loin de tirer un bilan négatif de l'étude et renvoie ainsi aux accusations d'abus de monopole : si les applications tierces sont majoritaires sur l'App Store, c'est que les applis de la marque ne portent pas préjudice aux développeurs tiers... Bref, on joue à nouveau sur les mots, d'autant que ce qui était critiqué chez Apple dans le procès avec Epic c'est pas d'imposer ses propres applis, mais d'imposer un marché régulé par un système de commissions jugées abusives.

Analysis Group conclut son étude en soulignant la facilité avec laquelle les utilisateurs peuvent basculer entre les applications sur l'écosystème d'Apple, une remarque qui fait écho aux accusations d'entrave au développement du marché.

En d'autres termes, l'étude peut paraitre assez cocasse dans ses conclusions puisque financée par Apple, mais dans les faits, il s'agit d'une vaste opération de séduction pour les régulateurs américains et Européens dans le cadre des poursuites actuelles ou à venir liées aux positions antitrust de la marque.

Source : Apple