En décembre 2011, l'Arcep donnait son feu vert à Free Mobile, après avoir constaté le respect des 27% de couverture en propre nécessaires à son lancement commercial. Dès l'annonce de son offre mobile, les critiques ont fusé, affirmant que le nouvel entrant trichait sur le nombre de sites réellement actifs.

Les opérateurs ont envoyé des huissiers vérifier si les stations de base étaient réellement actives, certains syndicats ont avancé des arguments d'irrégularités et de duplicité tandis que le réseau Orange, sollicité par l'accord d'itinérance 3G, a connu quelques cahots du fait de l'affluence des nouveaux abonnés, donnant corps à l'idée que l'essentiel du trafic Free Mobile passe en fait par le réseau Orange.

Free Mobile laisserait-il son réseau en sommeil car incapable de gérer un flux de communications largement supérieur aux attentes et aurait-il trompé l'Arcep durant les phases de contrôle ? Si l'accusation n'est pas portée officiellement, les rumeurs n'ont pas manqué.

L'Autorité, face aux insinuations qui la visaient directement, a décidé de relancer une série de contrôles menés durant le mois de février, avec les mêmes méthodes que celles utilisées précédemment. Elle vient de publier ses conclusions.


Même méthode de contrôle, mêmes résultats
Logo Free Mobile Selon ses mesures, Free Mobile disposait, au 31 janvier 2012, d'une couverture 3G de 28% de la population via 735 sites ouverts commercialement tandis que d'autres sont en cours de déploiement, comme peut le constater l'ANFR, auprès de laquelle se poursuivent les demandes d'implantations de nouvelles antennes-relais.

Free Mobile est donc bien en droit d'exploiter son accord d'itinérance 3G avec Orange, tout comme le nouvel entrant doit se conformer à ses obligations suivantes de couverture, à savoir 75% de la population en 2015 et 90% début 2018.

Une première vérification de l'ensemble des obligations de Free Mobile est d'ailleurs déjà programmée pour fin juin 2012. L'Autorité précise toutefois que cette mesure de couverture ne doit pas être confondue avec la notion de qualité de service, évaluée par l'Arcep dans une enquête annuelle, et ne préjuge pas de la proportion de trafic acheminée via le réseau Orange, qui fait l'objet d'un contrat commercial entre les deux opérateurs.

Autant dire que l'on n'en sait pas beaucoup plus sur ce qui transite sur leurs réseaux respectifs mais qu'on ne peut accuser Free de ne pas avoir les moyens de couvrir au moins 27% de la population avec son propre réseau.

L'Arcep a également procédé au contrôle de la couverture d'Orange et de SFR et a constaté une couverture de plus de 98% de la population, telle que stipulée dans le nouveau calendrier de leur déploiement, après la mise en demeure pour leur retard de déploiement de la 3G, qui leur donnait jusqu'au 31 décembre 2011 pour se mettre en conformité.

De son côté, Bouygues Telecom possède désormais une couverture 3G de 93% de la population, contre 75% fin 2010.