astronaute apollo 11 Le retour de l'astronaute Scott Kelly, après 340 jours d'affilée passés dans la station spatiale internationale (ISS), a montré les effets de l'apesanteur à moyen terme sur la santé, provoquant divers troubles liés à la perte de masse osseuse et musculaire, mais aussi à la répartition différente des flux sanguins et des conséquences des radiations.

Ces données sont précieuses et vont être comparées à celles de son frère jumeau resté sur terre, l'astronaute Mark Kelly. Et à l'heure où l'avancée des technologies fait déjà rêver certains à une colonisation de la Lune et à des missions humaines sur Mars dans les prochaines décennies, une étude, certes réalisée avec un échantillonnage faible, vient rappeler que l'espace n'est pas encore une simple villégiature de l'espèce humaine.

Publiée dans le journal Scientific Reports, l'étude a porté sur l'examen des causes de la mort de 42 astronautes issus des missions spatiales lointaines de la NASA, comme Apollo et Gemini. Elle observe notamment que les astronautes de la mission Apollo sont mort de maladie cardiaque plus fréquemment que les autres, même ceux restés en orbite basse autour de la Terre.

LG chem astronaute nasa La cause pourrait provenir de l'irradiation par les rayons cosmiques et de l'apesanteur qui modifierait la structure des cellules sanguines, augmentant le risque de défaillance cardiaque.

Des sept astronautes de la mission Apollo ayant réalisé un alunissage, trois sont morts de maladie cardiaque, avec un âge de décès prématuré, soit 43%, à comparer avec les 27% de décès dans la population normale associée à ce type de pathologie, et aux 10% observés parmi les 35 astronautes ayant passé au moins 15 jours en orbite autour de la Terre.

Etant donné le faible échantillon, les résultats devront être vérifiés mais des tests sur des souris placées en apesanteur et soumises à de fortes expositions de radiations ont montré que leurs cellules sanguines étaient modifiées et de nature à provoquer une maladie cardiaque, tandis que ces mêmes radiations pouvaient également perturber le fonctionnement du cerveau.

L'étude se veut surtout une mise en garde de ne pas négliger ce risque en voulant aller trop vite, à l'heure où la possibilité de missions au-delà de la magnétosphère protectrice de la Terre sont envisagées.

Des études comparatives entre la santé des astronautes durant leur séjour dans l'espace et à leur retour sur Terre seront nécessaires, en essayant de déterminer quel est le seuil d'apparition des symptômes et désordres éventuels.