Les Etats-Unis ne sont pas le seul pays à se méfier des équipementiers télécoms chinois et à bloquer leurs tentatives d'entrée sur le marché, au risque d'être taxés d'un protectionisme exacerbé. Le gouvernement australien s'inquiète des conséquences pour la sécurité nationale si Huawei entrait dans son projet NBN ( National Broadband Network ) qui doit créer un réseau haut débit dans tout le pays.

Au coeur de cette distance, il y a toujours la même crainte que Huawei n'ait des liens avec l'armée et les services de renseignement chinois, du fait du passé militaire de son fondateur Ren Zhengfei, et que la fourniture d'équipements ne constituent une porte d'entrée au sein des systèmes de communications.

Le refus n'est pas formel mais les récentes déclarations des représentants du gouvernement australien sur la nécessité de préserver l'intégrité et les informations circulant sur le futur réseau NBN sont sans équivoque.


Alignement politique et stratégique

Huawei a à de nombreuses reprises tenté de se justifier et de faire taire les accusations, en allant jusqu'à inciter à une inspection approfondie de ses équipements et logiciels, alors que l'équipementier a su prendre pied sur de nombreux marchés européens et participe à des projets de plus en plus ambitieux mais rien n'y fait dans certains pays, et notamment en Australie, voisine pas si éloignée de la Chine et qui aurait plutôt tendance à vouloir se rapprocher des Etats-Unis.

Le réseau NBN, qui sera exploité par plusieurs opérateurs, est pourtant un projet complexe sur lequel Huawei peut apporter une expérience appréciable, ayant déjà eu l'occasion de participer à des initiatives similaires.

L'équipementier chinois peut encore obtenir certains contrats de founiture moins stratégiques en laissant passer devant son concurrent Alcatel-Lucent mais le porte-parole de la filiale australienne a déjà fait savoir que même sans obtenir de contrats au sein du NBN, cela ne stopperait pas sa volonté d'accroître sa présence en Australie.

Source : Financial Times