Flag_of_Australia Nous vous avons parlé récemment de la plainte déposée par sept studios à l'encontre du troisième FAI d'Australie, iiNet, pour n'avoir pas assez " activement " lutté contre les échanges P2P de ses abonnés. Le pays des kangourous est également sous les feux de la rampe pour la mise en place prochaine d'un système de filtrage assez conséquent, prévu depuis l'année dernière.

Financé à hauteur de 150 millions de dollars, le projet inclut une liste noire de sites et contenus " dangereux " à filtrer. C'est une autorité gouvernementale qui se chargera de concevoir et mettre à jour cette liste qui reste pour le moment secrète. Si d'un côté, le procédé est présenté comme un moyen de rendre Internet plus sûr et de lutter contre la pédo-pornographie, il existe un certain flou concernant les autres contenus  qualifiés d' " indésirables ". Il s'agirait en effet de bloquer l'accès à tout contenu illégal et il n'est pas certain que les réseaux P2P y échappent.

Pour l'association des fournisseurs d'accès à Internet du pays, ces mesures vont coûter cher et ne seront pas efficaces car facilement détournées. De plus, les FAI assurent que le débit devrait être ralenti d'environ 30 %, ce qui n'est pas négligeable. Selon la même source, les tests préliminaires bloqueraient par erreur environ 1 % des pages Web. Des tests plus importants seront menés en fin d'années mais les opposants au projet craignent d'ores et déjà pour le respect des libertés individuelles.


L'Accord Commercial Anti-Contrefaçon
L'Australie participe, aux côtés de nombreux pays dont  ceux de l'Union européenne, à l'élaboration de l'ACTA, l'accord commercial anti-contefaçon. Les différentes mesures sont en cours de négociation mais le tout manque de transparence et semble se produire très discrètement. Peu de choses ont filtré mais, selon l'article de nos confrères d'Ecrans de début novembre, seraient débattues des questions aussi " légères " que l'autorisation - ou non - d'utiliser des logiciels libres pour la lecture de médias, l'interdiction des réseaux P2P ou encore la criminalisation de sites ou logiciels facilitant l'échange de données illégales.

L'ACTA vise très clairement à former un droit et des pratiques communes à un niveau supra-national et l'objectif énoncé est notamment la lutte contre " le vol de la propriété intellectuelle " à l'ère numérique. De nombreuses organisations ont dénoncé la méthode de négociation, fermée et opaque, de cet accord mais la publication des discussions et travaux préliminaires se fait toujours attendre.