L'Autorité de la concurrence fait le point sur la situation des opérateurs mobiles virtuels (MVNO) après l'arrivée de Free Mobile sur le marché début 2012, à la demande d'Alternative Mobile, association regroupant des opérateurs détenteurs de réseau et des opérateurs mobiles virtuels.

Elle avait déjà rendu un avis en 2008, notant leur rôle dynamisant pour le marché mais aussi fortement contraint aux plans économique et commercial qui ne leur laissait pas beaucoup de marge de manoeuvre. Depuis, l'Arcep a prévu des conditions d'engagement des opérateurs envers les MVNO dans ses processus d'attribution de fréquences.

Depuis, également, certains MVNO ont pu accéder à un statut de MVNO dégroupé qui leur offre une plus grande liberté en gardant le contrôle de la base de leurs cartes SIM. Mais avec l'arrivée de Free Mobile et de ses offres à bas prix, les trois opérateurs ont développé leurs propres offres low cost, rendant de nouveau la situation délicate pour les opérateurs virtuels.

Alternative Mobile a donc demandé à l'Autorité de la concurrence de rendre un avis sur le nouveau contexte. Cette dernière affirme une nouvelle fois que " les MVNO ont contribué à animer le marché et à diversifier l'offre grâce à leur capacité à innover et à explorer de nouveaux segments de clientèle " et rappelle que depuis 2008, leur part de marché est passée de 5 à 13% (le dernier pointage de l'Arcep avance la valeur de 11,3% en Métropole )

Elle note les innovations apportées dans les offres (modulables, par paliers, personnalisables, etc ) et leur positionnement souvent sur des marchés de niche pour se démarquer des trois opérateurs. Mais dans le même temps, deux grands bouleversements sont intervenus : l'arrivée de Free Mobile et la constituation d'offres low cost chez les trois opérateurs et le lancement en cour de la 4G.

L'Autorité constate que les MVNO ont subi une forte migration de leur clientèle, qui est très tournée vers le prépayé, vers les offres postpayées ( les abonnements ) à bas coût et sans engagement des offres low cost.

Et dans ce contexte, les opérateurs virtuels ne disposent toujours pas des leviers leur permettant de faire face à cette situation. Il leur est difficile de monter des offres low cost tout en conservant un minimum de rentabilité ou de pouvoir s'adapter aux offres se préparant sur la 4G.

Et de conclure : " les MVNO éprouvent des difficultés pour être présents sur l'ensemble des segments de marché ( en particulier low cost  et haut de gamme ). Par conséquent, la crainte existe de voir marginaliser ces acteurs qui ont contribué, depuis 2004, à l'animation concurrentielle du marché. "

L'Autorité appelle donc à ce que les engagements des opérateurs envers les MVNO pris auprès de l'Arcep soient mis en application dès à présent pour que, sur la 4G, " les MVNO soient sur un pied d'égalité ", et que ces derniers puissent proposer des offres en même temps que les opérateurs hôtes.