En 2007, la publication du rapport BioInitiative s'était présenté comme un pavé jeté dans la mare des études concluant à une absence totale de risque des émissions de radiofréquences par les appareils mobiles et les antennes-relais.

Depuis, il a servi de pierre angulaire pour toutes les associations contestant les discours apaisants des industriels, même s'il a été également été attaqué sur ses interprétations, dans une grande bataille de communication, l'attaque ultime consistant généralement à décrédibiliser les "experts" de chaque camp.

Depuis, des débats, parfois vifs, ont été menés, avec le principe de précaution mis en avant face à la difficulté pour trancher certaines questions. Des propositions de réduction des émissions des antennes-relais ont été proposées ( et ont été notamment intégrées dans la charte de la téléphonie mobile de Paris, entraînant de gros retards sur l'installation de sites, particulièrement en 4G ) tandis que l'OMS a fini par classer les radiofréquences de la catégorie des substances sans risque à celles des produits éventuellement dangereux mais dont la dangerosité doit être encore démontrée.

L'arrivée d'un deuxième rapport BioInitiative ( il est librement téléchargeable au format PDF ) publié à la fin du mois de décembre 2012 pourrait donc de nouveau enflammer les esprits et la Fédération Française des Télécoms ( FFT ) qui représente la majorité des opérateurs et MVNO, prend dès à présent position sur ce nouveau texte.

Elle rappelle que le rapport de 2007 soumis à l'ANSES ( Agence Nationale de Sécurité Sanitaire ) avait montré quelques points de faiblesse dans ses analyses et était " écrit sur un registre militant ".

La FFT fait de nouveau appel à l'expertise de l'ANSES pour se prononcer sur le rapport BioInitiative 2012, dont elle rappelle qu'il s'agit d'une "initiative privée" ne relevant d'aucune demande d'une autorité sanitaire ou d'une agence publique d'expertise et ne contient pas de nouvelles données scientifiques par rapport aux derniers rapports publiés par ces mêmes agences.

Par ailleurs, les problématiques traitées ont un champ large, considérant l'ensemble des appareils électroniques et électriques, au risque de mélanger les genres ( mais plusieurs associations sont en lutte contre les différentes formes de radiofréquences, qu'il s'agisse de WiFi, Bluetooth, micro-ondes...) et observe que le rapport préconise descendre encore plus bas en matière de seuil maximum.

De 0,6 volt/mètre, le rapport BioInitiative 2012 prône désormais un seuil maximum de 0,03 volt/mètre. Autant dire que les points de tension ne vont pas tarder à émerger si les associations militantes prennent aussi cette valeur dans les demandes d'arbitrage et de réflexions sur la thématique des radiofréquences et de ses dangers sur la santé.