Vivendi est plus que jamais sous pression, la société qui est entrée en accord de négociation exclusif avec Numéricable pour la vente de SFR a récemment reçu une nouvelle offre de la part de Bouygues Telecom, impliquant 1,8 milliard d'euros de cash ( contre 1,4 milliard d'euros pour Altice). Une situation qui bloque les négociations puisque les actionnaires souhaitent désormais que le conseil de Vivendi étudie l'offre de Bouygues.

mutualisation bouygues sfr  Malheureusement, dans le cadre de négociations exclusives, Vivendi ne peut étudier l'offre de Bouygues avant la fin des trois semaines prévues par le contrat, sous peine de poursuites et de sanctions colossales.

Bouygues le sait très bien, et c'est donc sans surprise que les détails de la nouvelle offre se dévoilent peu à peu au rythme de prétendues fuites dont la vocation est simplement de mettre un peu plus la pression sur le conseil supérieur de Vivendi, par l'intermédiaire des actionnaires.

La Tribune rapporte ainsi que Bouygues disposerait d'une " arme secrète pour SFR". Rappelons que si Vivendi s'est rapprochée de Numéricâble pour la vente de l'opérateur, c'était tout d'abord par facilité. Dans le cadre d'un rachat par Bouygues, l'ARCEP et l'Autorité de la Concurrence auraient pu dire stop, puisque l'opérateur aurait été dans une position de domination du marché.

Première parade à cette éventualité, un accord négocié avec Free mobile pour la revente de 15000 antennes et la cession d'une partie des fréquences en or.

Néanmoins, pour Vivendi, même avec cet accord, la situation avec Bouygues reste plus compliquée, et plus risquée... puisque Bouygues et Numéricâble ont fait monter les enchères jusqu'ici. Si Vivendi avait fait le choix de Bouygues et que l'Arcep avait dit stop, Numéricable aurait pu revoir son offre à la baisse en étant le seul restant en lice.

Bouygues garde ainsi un atout, communiqué avec sa nouvelle offre, à savoir une clause de non-exécution "colossale". Une clause qui indemniserait Vivendi si l'Autorité de la concurrence venait à faire annuler le rachat de SFR par Bouygues, ou si des contraintes étaient apposées du moment qu'elles " annihilaient l'essentiel des synergies, estimées à 10 milliards d'euros."

En résumé, c'est une assurance pour Vivendi d'empocher une somme qui varie de 500 millions à 1 milliard d'euros même si le rachat de SFR par Bouygues venait à être mis à mal par le régulateur de la concurrence ou des télécoms.

Du côté de Bouygues, l'idée est de rassurer le conseil de surveillance de Vivendi. " Bouygues a fortement relevé la clause de non-exécution afin de montrer qu'il n'a aucune inquiétude sur le passage de l'autorité de concurrence."

Il serait désormais étonnant que Vivendi annonce la vente de SFR à Numéricâble dans ces conditions.

Source : La Tribune