Les communications entre opérateurs mobiles restent toujours très tactiques et pleines d'arrière-pensées. Alors que Free Mobile émettait le souhait assez vif d'entrer dans le projet de mutualisation des infrastructures réseau que tentent de mettre en place SFR et Bouygues Telecom, le quatrième opérateur serait moins enclin à répondre aux propositions d'aide au déploiement de son réseau avancées par Bouygues Telecom, qui s'en agace.

Bouygues-Telecom-logo  Son PDG Olivier Roussat a adressé un courrier, publié par le journal Les Echos, début janvier à Maxime Lombardini, directeur général de Free Mobile, pour s'étonner du faible intérêt de ce dernier pour les propositions d'aide au déploiement de son réseau.

Il indique que sur les 6700 sites proposés depuis 2010, seuls 5 ont fait l'objet d'un accord. Par ailleurs, Bouygues Telecom a fait une proposition plus détaillée en septembre 2012 avec la prise en charge de démarchés administratives, qui n'a finalement donné lieu à des accords que sur 670 sites, nombre jugé "modeste".

Olivier Roussat met en avant l'obligation de Free Mobile de couvrir 75% de la population d'ici janvier 2015 et suggère qu'il lui faut encore beaucoup de sites avant d'arriver à cet objectif. Et qu'il ne faut donc pas traîner en route à cause des délais nécessaires et du fait que le quatrième opérateur va devoir mettre les bouchées doubles pour y parvenir.

Suggérant qu'il faudra à Free Mobile à peu près autant d'antennes que Bouygues Telecom pour couvrir 75% de la population, Bouygues Telecom propose de passer par la location de quelque 5000 sites via les entreprises TDF et FPS, ce qui pourrait permettre de disposer dans un délai raisonnable du nombre d'antennes nécessaires, en attendant que Free Mobile dispose de ses sites propres...et même si la location représente un coût élevé.

Dans le courrier de Bouygues Telecom, c'est une nouvelle fois la stratégie d'investissement de Free Mobile pour le déploiement de son réseau qui fait l'objet d'interrogations, et les priorités données à cette stratégie, dont Olivier Roussat indique qu'il a "du mal à trouver une cohérence entre ces éléments de pur fait et les déclarations publiques des dirigeants de votre entreprise affirmant les ambitions de Free en matière de déploiement".

Etant donné que le courrier a été adressé en copie à l'Arcep, au ministère de l'Industrie et à l'Autorité de la Concurrence, ce type d'interrogation ne concerne pas seulement Maxime Lombardini...

Source : Les Echos