La société NTP ne produit rien mais elle défend farouchement la gestion des brevets qu'elle détient et n'hésite pas à attaquer les plus grands noms de l'industrie mobile. Son coup le plus fameux fut son attaque pour violation de brevets associés à la messagerie mobile contre Research in Motion et ses Blackberry, qui lui a permis d'obtenir, après une bataille judiciaire de 4 ans, une compensation de plus de 600 millions de dollars.

Même si ses brevets, très génériques, avaient une chance d'être invalidés par l' USPTO ( office américain des brevets ), la menace très concrète d'un arrêt des ventes de Blackberry aux Etats-Unis a incité le Canadien à faire profil bas et à négocier.

NTP s'est depuis attaquée à de nombreux acteurs de l'industrie mobile, pas toujours avec succès, notamment tous ceux qui proposent des solutions de push email. Ce jeudi, elle vient d'ouvrir un nouveau front en attaquant les acteurs du marché des smartphones : Apple, Google, Microsoft, mais aussi HTC, LG Electronics et Motorola.


NTP dit avoir inventé le principe de la messagerie mobile
Une fois de plus, la plainte est associée à la violation supposée de brevets concernant les systèmes de messagerie mobile utilisés par ces sociétés. NTP estime qu'elle dispose de brevets fondateurs lui permettant de demander des compensations, poursuivant une logique qualifiée de " patent troll " pour ces sociétés qui ne produisent rien mais sont promptes à attaquer en justice pour obtenir des royalties sur la base de brevets généraux, mais dont certains ont été reconnus valides par l' USPTO dans plusieurs litiges.

Ce sont encore des centaines de millions de dollars qui sont en jeu ici mais les observateurs notent que les entreprises pourraient avoir pris en compte l'affaire NTP / RIM dans la création de leurs solutions et avoir tout fait pour éviter ce genre de mésaventure.

Le New York Times note tout de même que les brevets de NTP expireront en 2012, et qu'il pourrait donc s'agir d'une dernière tentative pour en tirer des bénéfices substantiels. Et l'affaire avec RIM a profondément marqué l'industrie, qui a commencé à développer des branches d'activité gérant activement leur portefeuille de brevets et achetant de la propriété intellectuelle, pour se prémunir justement de ce type de risque.

Source : New York Times