Pendant que Google s'offre une couverture juridique avec les brevets de Motorola Mobility, que la société InterDigital se prépare à vendre 8 800 brevets en espérant obtenir un bon prix et que d'autres réfléchissent au regain d'intérêt pour la propriété intellectuelle, il y a de la consolidation dans l'air chez les fermes de brevets.

Les sociétés canadiennes Wi-LAN et Mosaid ne produisent rien mais elles disposent de portefeuilles de brevets qu'elles se chargent de faire fructifier en engrangeant des royalties. Elles n'hésitent pas à attaquer en justice des dizaines de sociétés à la fois pour les forcer leur verser des droits.

Et alors que les grands groupes semblent désormais prêts à payer cher de vastes portefeuilles de brevets capables de les protéger des agressions mais aussi de servir d'arme offensive pour freiner des concurrents, les deux sociétés ont décidé de se rapprocher : Wi-LAN se propose de racheter Mosaid pour 480 millions de dollars canadiens ( 339 millions d'euros ), soit 38 dollars canadiens par action, représentant une surcote de 20% par rapport au cours.


"Bigger is better", selon le CEO de Wi-LAN
Cela doit permettre de regrouper les ressources des deux sociétés pour constituer un vaste portefeuille de 5 000 brevets dont la taille peut inciter les sociétés qui comptaient s'épargner le versement de droits à réfléchir à deux fois avant de déclencher des hostilités judiciaires, explique le CEO de Wi-LAN, Jim Skippen ( et ancien de Mosaid ).

Si la qualité de ces brevets est inégale en terme de revenus générés, la nouvelle entité en disposera dans le domaine des communications mobiles, au coeur de nombreuses plaintes ces derniers trimestres.

Et dans le cas des fermes de brevets, l'attitude est clairement offensive, ce qui annonce sans doute de nouvelles plaintes prochainement si la proposition de rachat est acceptée par Mosaid, qui n'a pas encore réagi à cette offre.

MàJ 18/08 16:40 : Mosaid ne se montre pas trop pressée d'accepter la proposition de Wi-LAN. La société indique que le conseil d'administration est en train d'examiner l'offre et invite ses actionnaires à ne pas se prononcer trop vite.

Source : The Globe & Mail