La tentative de prise de contrôle de l'américain SanDisk par Samsung, qui était prêt à débourser 5,8 milliards d'euros, est officiellement avortée. Le secteur des mémoires Flash est agité depuis le début du mois de septembre, avec le coup tenté par le coréen en vue de raffermir sa position vis à vis de ses concurrents.

Profitant de la faiblesse du cours de l'action SanDisk, le géant coréen avait tenté une acquisition à 26 dollars l'action, bien plus que leur valeur à ce moment. Il avait aussitôt été confronté à l'hostilité du conseil d'administration de SanDisk qui estimait l'offre insuffisante.

Mais il existait également d'autres contraintes, comme l'existence d'une co-entreprise avec Toshiba, concurrent frontal de Samsung, qui risquait de voir une partie de ses outils de production passer sous le contrôle du coréen.


Samsung déçue, Toshiba soulagée
Une opération de rachat en urgence d'une partie des équipements communs a été négociée  au début de la semaine entre SanDisk et Toshiba pour 1 milliard de dollars, mettant ainsi les outils de production hors de portée de Samsung.

Aujourd'hui, le coréen décide donc d'abandonner la partie, jugeant que l'affaire n'en valait plus la peine, et a des mots assez durs vis à vis des manoeuvres effectuées par SanDisk pour lui échapper.

Le président de Samsung Electronics, Lee Yoon-Woo, écrit ainsi dans une lettre au conseil d'administration de son ex-proie : " après six mois d'efforts pour faire aboutir cette transaction sans avancée significative, nous abandonnons notre proposition d'acquisition de SanDisk. [...] Nous constatons les incertitudes croissantes relatives à votre activité, qui pourrait continuer de se déteriorer dans l'environnement économique difficile actuel et réduire encore votre valeur intrinsèque. "

SanDisk a en effet annoncé une perte opérationnelle de 250 millions de dollars sur les trois premiers trimestres de l'année, contre un gain de 100 millions de dollars l'an dernier à cause de la crise mondiale et d'un niveau de stock élevé.

Le président de Samsung s'est toutefois dit déçu de n'avoir pu concrétiser cette acquisition. D'autant plus que l'accord signé entre SanDisk et Toshiba va permettre à ce dernier de disposer d'un volume de production plus important et par conséquent renforcer la concurrence sur un secteur déjà très difficile.