Il y a de moins en moins de chances que Microsoft obtienne de l'International Office of Standardization une certification pour son format de document ouvert Open XML, surtout depuis que "la maison d'en-face" (comprenez : le consortium autour de l'ODF) l'a reçue, elle. En bon français, on appellerait cela un camouflet...


Foire d'empoigne
Selon l'institut de recherche sur les nouvelles technologies Gartner, les chances sont de plus en plus faibles que Microsoft obtienne de la part de l'ISO une certification de standard pour son format ouvert de documents Open XML, qui se voulait pourtant, mais un peu tard, le concurrent de l'ODF (Open Document Format), promu notamment par Sun Microsystems et ses alliés autour du projet OpenOffice. Que l'ISO ait déjà accordé le statut de standard à l'ODF n'a certainement pas été étranger à l'imminence ( ' ) d'un rejet de la demande de Microsoft. Rappelons à ce stade que l'ODF est supporté par la suite bureautique payante StarOffice de Sun, mais aussi par la récente application hébergée sur le Web Writely de Google, ainsi que par l'ensemble de logiciels professionnels Workplace d'IBM. L'union fait décidément la force...

L'éditeur de Redmond avait demandé, l'an passé, à l'association européenne des fabricants d'informatique (ECMA, pour European Computer Manufacturers Association) un premier avis avant de soumettre une demande formelle auprès de l'ISO. Entre temps, cette dernière a accordé sa bénédiction à la proposition de l'ODF, et on estime qu'en 2010, ce dernier format sera requis par 50% des gouvernements, et 20% des organisations commerciales de par le monde. Il n'y aurait, selon Gartner, pas la place pour un second standard ouvert.


Tout n'est pas perdu, mais ce n'est pas gagné...
Un autre point pénalise Microsoft : la migration, pour ses propres clients, de ses formats fermés actuels à un éventuel standard ouvert "Made in Redmond" rendrait obligatoire des dépenses supplémentaires. Assez étrangement, c'est de la Commission Européenne que pourrait venir le salut de Microsoft : lors de l'annonce par l'ISO de l'acceptation en tant que standard de l'ODF, l'organe européen avait exprimé ses doutes quant à l'utilité d'en recommander l'emploi auprès de ses instances, laissant entendre que la proposition de Microsoft, qui tardait alors à venir, présenterait plus d'intérêt.

Que la firme de Bill Gates ait dans le même temps refusé d'intégrer le support à l'ODF dans la prochaine version 2007 de sa suite Office, tout en admettant qu'il en permettrait l'interopérabilité, ne pouvait qu'ajouter à la confusion...


Source : CNET News