La surveillance étatique progresse en Chine sur le terrain des télécommunications et plus généralement des smartphones.

De nouveaux outils mis en place par le gouvernement et diffusés aux organismes de surveillance et autorités sont progressivement déployés dans l'ensemble des régions. Ils permettent de siphonner les données contenues dans les smartphones.

Chine police lunettes reconnaissance faciale

Un appareil en particulier, décliné dans une version fixe et mobile permet de récupérer l'ensemble des données stockées sur un terminal, même verrouillé. D'abord diffusé dans le Xinjiang à l'ouest du pays pour des tests, l'appareil s'est rapidement installé dans les commissariats à l'est.

Des documents gouvernementaux font état d'une explosion de la demande de ce type d'appareil par les postes de police. Proposé depuis 2016, le dispositif d'extraction des données serait capable de contourner les sécurités mises en place par les fabricants de smartphones et éditeurs de systèmes mobiles.

Il n'y a qu'à connecter un terminal à l'appareil en question pour en extraire les données : contacts, photos, vidéos, publications sur les réseaux sociaux, email, historiques des conversations, messages...

Le fabricant de l'appareil, Zhongke Ronghui Security Technology, indique qu'il existe même une base de données rassemblant l'ensemble des données extraites dans laquelle les postes de police peuvent piocher à loisir du moment qu'ils sont dotés de l'équipement.

Jusqu'ici, ce type d'espionnage se limitait à la diffusion d'application de surveillance pour téléphone, camouflée ou non, qu'il est d'ailleurs possible d'acheter en Europe mais qu'il est interdit d'utiliser sans en avertir les utilisateurs (...), une zone grise juridique à l'image du détecteur de radars que l'on peut acheter mais pas utiliser. Désormais donc, la police chinoise peut décider de récolter les données des smartphones lors d'un contrôle si elle le juge utile pour mener à bien des enquêtes approfondies. Avant même que ce type d'appareil ne soit déployé à grande échelle, la police chinoise n'hésitait pas à contraindre les utilisateurs à communiquer leur code d'accès, les sanctions en cas de non-coopération étant largement dissuasives (on ne rigole pas en Chine...).

Dans un article récemment paru dans le journal The Atlantic, on apprend ainsi que le gouvernement Chinois se montre particulièrement attentif au problème du séparatisme religieux dans ses diverses régions. La région du Xinjiang fait ainsi l'objet de toutes les attentions puis qu'elle comporte une frontière avec la Mongolie et le Kazakhstan, c'est aussi une des régions de Chine qui compte le plus de musulmans.

La région est ainsi la première à avoir vu évoluer de drôles d'oiseaux, en réalité des drones reprenant l'apparence de volatiles et connectés aux satellites de communication Chinois. Ces appareils sont équipés de caméras haute définition dans le but de surveiller l'activité humaine, et plus particulièrement la communauté ouïghoure qui pratique l'islam, parle le turc et, selon le gouvernement, aurait des tendances séparatistes. Une situation justifiant ainsi le recours à la surveillance de masse.

Outre le réseau de caméras installé dans les lieux publics, les patrouilles de forces de l'ordre et la surveillance des réseaux de télécommunication, des drones sont ainsi déployés chaque jour dans le but de scruter les faits et gestes des citoyens. Si cette technologie est pour l'instant déployée dans le Xinjiang, la région sert de laboratoire géant pour la Chine qui devrait déployer ses oiseaux-espions un peu partout dans le pays par la suite. Rappelons que la Chine s'est fixée pour but de ficher l'intégralité de sa population d'ici 2020.