C'est aujourd'hui la Journée mondiale contre la cybercensure mais Reporters Sans Frontières ne la célèbre pas comme à l'accoutumée. Plutôt qu'un classement des ennemis d'Internet, RSF a trouvé matière à inspiration du côté de l'organisation GreatFire.

Via l'initiative Collateral Freedom, RSF rend disponible l'accès à neuf sites d'information faisant l'objet d'une censure dans onze pays (Russie, Chine, Vietnam, Iran…). La recette tient tout simplement à des sites miroirs qui sont des copies hébergées sur d'autres serveurs.

RSF-Collateral-Freedom-carte

Mais pour éviter des mesures de représailles par les autorités des pays concernés, la véritable ruse est de faire héberger les sites miroirs (accessibles en HTTPS) sur des plateformes de cloud majeures proposées par Amazon, Microsoft ou Google.

Le blocage reste bien sûr possible mais il y aurait des risques de dommages collatéraux que les pays concernés ne seraient pas disposés à prendre.

" Rendre Amazon ou Microsoft ou n'importe quel fournisseur majeur de service de Cloud Computing inaccessibles revient à priver plusieurs milliers d'entreprises de technologies qu'elles utilisent au quotidien. Le coût du blocage des sites miroirs serait donc économiquement et politiquement très élevé pour les pays Ennemis d'Internet "

, explique Reporters Sans Frontières qui va maintenir les sites miroirs pendant plusieurs mois. Via des dons, RSF escompte prolonger l'opération.

Du crédit est à accorder à une telle tactique puisqu'elle s'avère efficace dans son application par GreatFire. Et puis on peut se dire que les grosses plateformes impliquées sont rodées pour faire face à des attaques par déni de service distribué.

Reste à savoir si des pays iront jusqu'à faire pression sur Amazon ou autres.