Alors que le Concorde a effectué son dernier vol il y a bientôt 15 ans, il semblerait que l’aviation civile supersonique soit sur le point de renaître grâce à une startup américaine qui s’est donné le défi de réussir là où le Concorde a échoué en alliant une vitesse à Mach 2 avec rentabilité.

Si vous aussi vous étiez fan du Concorde, vous serez heureux d’apprendre qu’une startup américaine promet de faire revivre l’aviation civile supersonique, avec des vols transatlantiques à des prix proches de ceux de la classe affaire actuelle même si, en attendant 2023, il est toujours possible pour les plus riches de louer un jet à des tarifs "abordables" avec divers services comme par exemple Air Charter Service.

Selon Boom Technology, entreprise basée à Denver, un vol aller simple Paris-New York en supersonique coûterait un peu plus de 2000 € et prendrait moins de 3h30. Avec une vitesse de croisière prévue de 2335 km/h, l’Airliner sera plus rapide que le Concorde d’environ 160 km/h.

Il y a près de 70 ans, Chuck Yeager franchissait le mur du son et en 1969, le Concorde volait pour la toute première fois. Mais la flotte Concorde fut disséminée au quatre coin du monde dans des musées, après que le supersonique sous les couleurs de British Airways fasse ses adieux en octobre 2003.


Le “fils du Concorde” en construction: bientôt le retour d’un supersonique pour l’aviation civile.
Le prototype XB-1, une réplique réduite du Boom Passenger Airliner, baptisé Baby Boom, est la première étape vers l’aviation supersonique grand public. C’est certainement le premier supersonique développé indépendamment dans l’histoire de l'aviation civile. Actuellement en construction, le prototype devrait être prêt à prendre son envol dans le courant de l’année. Et le premier vol commercial est prévu pour 2023 avec un avion pouvant accueillir 55 passagers.

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Les tests subsonique auront lieu dans le Colorado, et le vol expérimental du supersonique se déroulera près de la base aérienne d’Air Force en Californie. L’entreprise spatiale Virgin Galactic, présidée par Richard Branson qui a signé un partenariat avec Boom Technology, prendra part aux essais.

Le Concorde était munis de moteurs militaires bruyants et gourmands en carburant et les matières utilisées dans les années 60 représentaient un défi impossible à résoudre à l'époque pour l’alliance franco-britannique. Alors que le fuselage en aluminium du Concorde, se dilatait d’environ 40 cm en vol sous l'effet de la chaleur, le Boom sera quant à lui doté de matériaux composites en carbone qui sont plus légers, et qui se dilateront beaucoup moins sous l’effet de la chaleur. Le Baby Boom est équipé de trois turboréacteurs compacts General Electric J85.

Une promesse de vitesse encore jamais égalée auparavant
L’entreprise promet aux cadres américains de pouvoir: “Quitter New York a l’aube afin d'être à Paris pour des rendez-vous professionnels dans l'après-midi, suivis de dîners d’affaires dans un restaurant de la capital, le tout en étant rentré à temps pour border les enfants.”

Le vol de 11 heures entre San Francisco et Tokyo sera réduit de moitié, rendant les excursions d’une journée possibles. L’entreprise promet même d’effectuer les 12 000 km qui séparent Los Angeles et Sydney en moins de sept heures, permettant ainsi de quitter L.A à 7 heures du matin heure locale, assister à une opérette à Sydney et être rentré avant minuit.

Les clauses précisent néanmoins que l’amplitude maximale de vol de l’appareil est de 8335 km (4500 noeuds nautiques), soit un peu moins qu’un vol de Paris à Mexico ou Bueno Aires.

L’entreprise explique que les vols de plus de 4500 noeuds nautiques nécessitent une rapide maintenance avant de repartir, qui est incluse dans les temps de vols indiqués. Les passagers n’auront même pas besoin de débarquer ou de quitter leur siège.

Le Passenger Airliner réussira t-il là où le Concorde a échoué?
La startup Boom utilise l’argument de vente suivant auprès des compagnies aériennes: “Ce qui fait du Boom Airliner une invention révolutionnaire est qu’il devient possible d’offrir des vols rentables à Mach 2.2, en vendant les ticket au même prix que les billet en classe affaire d’un avion subsonique.

L’un des problèmes principaux du Concorde est qu’il avait plus de sièges qu’il ne pouvait en remplir pour le prix demandé, donc automatiquement l’offre était plus haute que la demande.” La flotte Boom Airliner n’aura quant à elle que 55 sièges, soit à peu près le même nombre qu’en première classe dans un gros porteur classique.

Le défi que s’est fixé la start up américaine est de réussir là où son prédécesseur le Concorde a échoué, en alliant vitesse supersonique et rentabilité.

Depuis la disparition du Concorde, touché de plein fouet par les hausses du prix du carburant, la demande plutôt faible et les inquiétudes concernant la sécurité après la catastrophe de Gonesse en juillet 2000, tous les projets d’avions civils supersoniques avaient échoué. Le coût du Boom Passenger Airliner est fixé à 200 millions de dollars, soit un peu plus de 170 millions d'euros.

Source : Independent