Pour Viviane Reding, l'Europe n'a pas suffisamment pris conscience du danger des cyberattaques pour la sécurité de ses réseaux de communication. Pourtant, les cyberattaques dont ont été victimes l'Estonie avec pour conséquence la mise hors service pendant 12 heures du système de messagerie du Parlement estonien, mais aussi la Lituanie et la Géorgie, lui font craindre un scénario catastrophe, d'autant que la Commission européenne a récemment indiqué que la probabilité d'une défaillance grave des réseaux de télécommunications dans les dix prochaines années est de 10 à 20 %.

Face à ce risque, la commissaire européenne ne se satisfait plus de la seule agence ENISA dont le rôle se cantonne à celui d'une plate-forme d'échange d'informations, et de déclarer : 

" L'Europe a besoin d'un monsieur cybersécurité comme nous avons un monsieur affaires étrangères, un tsar de la sécurité avec l'autorité pour agir immédiatement en cas de cyberattaque, un cyberpolicier en charge de la coordination de nos forces et du développement de plans tactiques pour améliorer notre niveau de résistance. Je vais me battre pour que cette fonction soit créée aussi tôt que possible. "

Comme pour mieux légitimer son " combat ", Viviane Reding a ajouté qu'une interruption d'Internet d'un mois en Europe ou au États-Unis pour cause de cyberattaque serait synonyme de pertes économiques de l'ordre de 150 milliards d'euros.