Pour son deuxième trimestre fiscal 2012, Dell annonce un chiffre d'affaires stable, à 15,7 milliards de dollars mais un bénéfice opérationnel en progression de 54%, à 1,15 milliard de dollars, et un bénéfice net amélioré de 63%, représentant 890 millions de dollars.

Le groupe continue de profiter de son positionnement plus spécifique sur le marché d'entreprise, en meilleure santé que le marché grand public, lui permettant de mieux résister que ses concurrents plus diversifiés.

Dell récupère ainsi l'écart qui s'était creusé lors de la crise économique financière de 2008-2009, quand les entreprises ralentissaient leurs dépenses tandis que le marché grand public résistait bien grâce aux netbooks.

Cependant, cette tendance devrait s'essouffler dans les mois à venir. Le groupe américain a réduit son estimation de croissance pour l'année fiscale 2012 à une fourchette comprise entre 1 et 5%, contre de 5 à 9% précédemment.


Retour de franches incertitudes économiques

Cette prudence est liée à la fragilité des perspectives économiques, entre problèmes des dettes souveraines en Europe et ralentissement d'activité aux Etats-Unis, qui pourrait de nouveau inciter les gouvernements et entreprises à ralentir leurs dépenses, tandis que le secteur grand public peut aussi en subir les effets.

Dell a jusqu'à présent réussi à surprendre favorablement les marchés grâce à une stratégie renforcée dans le domaine des serveurs et solutions de stockage ( avec plusieurs acquisitions à la clé ), à plus forte marge, mais la société est maintenant rattrapée par la crainte de difficultés économiques, avec une influence directe sur cette même stratégie.

Face à ces perspectives molles, la sanction des marchés n'a pas manqué de tomber, le cours de Dell chutant de plus de 7% après l'annonce des résultats financiers. A voir maintenant comment son grand concurrent HP, qui présentera son bilan jeudi, s'en sort dans ce contexte.