Les grandes oreilles que le Web laisse traîner sont de plus en plus un sujet d'inquiétude pour le respect de la vie privée, d'autant que le Web est en plus doté d'une grande capacité de mémoire à  l'accès facilité par les moteurs de recherche et autres. Une situation qui semble s'accentuer avec une forme de retour à la mode de l'archivage.

Pas toujours simple alors de sinon cacher du moins passer sous silence des erreurs parfois de jeunesse. Avec le temps, certaines idées ou positions évoluent mais pour nombre d'internautes le Web est toujours là pour les rappeler à eux ou à des tiers. Et quand il s'agit par exemple d'un recruteur... les conséquences peuvent être véritablement néfastes.

C'est une partie de la question du droit à l'oubli numérique qui est l'un des chevaux de bataille de la Commission Nationale de l'Informatique et des Libertés. Pour le président de la CNIL, ce droit à l'oubli est le garant de liberté d'expression : " le droit de dire des choses et de changer d'avis, de se retirer d'un système sur le réseau Internet ".

Pour Alex Türk, l'heure est encore loin où tous les acteurs mondiaux réussiront à se mettre d'accord, et il s'agit pour le moment de sensibiliser l'internaute sur ce sujet, que cela passe par une charte, une proposition de loi et autres actions pédagogiques. " Sous la pression citoyenne, les pouvoirs publics seront obligés de prendre les mesures nécessaires ", estime Alex Türk.

La secrétaire d'État chargée de la Prospective et du Développement de l'économie numérique, Nathalie Kusciusko-Morizet, souhaite amener le débat sur la place publique et vient d'annoncer le lancement d'une consultation. On notera qu'elle fait suite au lancement d'une autre consultation publique portant sur la neutralité du Net.

Cette consultation publique va se dérouler jusqu'au 31 mai 2010 via le site du secrétariat d'État mis en ligne cette semaine. Un comble, ce ministère n'avait pas encore de site :  " les cordonniers ne sont plus mal chaussés ", a twitté NKM. Pour participer, trois modules sont proposés : un vote pour ou contre le droit à l'oubli, donner son avis sur les idées d'un projet de charte, contribuer pour enrichir cette charte.

Des avis sont notamment attendus sur la publicité ciblée sur Internet, les données publiées sur les réseaux sociaux. Dans un communiqué, il est indiqué que le projet de charte poursuit un double objectif :

  • faciliter l'exercice d'un droit de suppression des informations sur une personne, pouvant être publiées par des tiers et susceptibles d'être un jour préjudiciables ( sur les blogs, réseaux sociaux, sites de partage de vidéos…. )
  • améliorer la transparence de l'exploitation des traces de navigation à des fins commerciales