Une vingtaine de cinéastes a récemment manifesté sa colère suite au rejet du projet de loi Création et Internet le 9 avril 2009, parlant d'un bras d'honneur fait à tous les professionnels de la culture. Alors que le texte doit revenir pour nouvelle lecture à l'Assemblée à partir du 29 avril, Nicolas Sarkozy a tenu à réaffirmer ses engagements en faveur de la protection des droits d'auteur.

À l'occasion d'une réunion qui s'est tenue hier à l'Elysée à l'heure du déjeuner, une soixantaine d'artistes, cinéastes et producteurs a pu juger de la détermination intacte du président de la République qui a déclaré selon des propos rapportés par un participant à Reuters, qu'il n'était pas décidé à " légaliser le vol au supermarché de la création ".

Une phrase choc déjà préparée en amont lors de l'annonce de l'installation du Conseil pour la création artistique. À cette occasion, Sarkozy avait indiqué que le piratage sur Internet " détruit massivement la musique et le cinéma ", et que... pour " ne pas laisser voler au supermarché " et " tuer la création ", il comptait sur l'adoption du projet de loi Création et Internet. À l'époque, il s'agissait d'une adoption prévue pour le mois de mars, et désormais un vote positif du Parlement (députés et sénateurs) est escompté pour le 14 mai 2009.

Nicolas Sarkozy qui souhaite que " les règles sur le droit de propriété soient respectées sur Internet ", a reconnu les limites du projet de loi mais peut-être pas celles auxquelles les opposants au texte pensent, puisqu'évoquant le cas du piratage industriel. D'où l'idée de convoquer dans les prochains mois (après adoption du projet de loi donc) des états généraux de la création pour " aborder la question des droits d'auteur face aux nouvelles technologies, de la reproduction d'œuvres en très grandes quantités par l'éducation nationale et la dimension européenne du problème ".