Ebu logo L' EBU ( European Broadcasting Union ), représentant 56 diffuseurs européens et méditerranéens, n'est pas contente et le fait savoir. Son motif d'insatisfaction ? les discussions autour du dividende numérique, cette portion de fréquences dans la bande UHF qui sera bientôt libérée par l'arrêt de la diffusion de la télévision analogique au profit de la diffusion numérique.

Cette portion fait l'objet de l'attention des opérateurs de télécommunication qui y verraient un moyen de prolonger l'accès à leurs services mobiles 3G. En effet, la bande en question offre une propagation des signaux supérieure à celle de la bande 2100 MHz et une meilleure pénétration dans les bâtiments.

Cependant, les diffuseurs veulent eux aussi employer la bande libérée pour leurs services de télévision. Et c'est là que le bât blesse : " les interférences des téléphones portables risquent d'entraîner la perte soudaine et complète de l'image ", indiquent ses représentants. Sans parler de la perte du son.


Réguler ou ne pas réguler ?
Le problème vient en réalité du manque d'harmonisation de l'utilisation des fréquences au sein de l'Union Européenne. Par exemple, si un pays décide d'utiliser une plage de fréquences pour des services de téléphonie mobile et un autre des services de télévision, il y aura forcément des pertubations entre l'un et l'autre du fait de la large propagation des ondes.

C'est pourquoi l' EBU rejette la proposition de la Commission européenne de ne pas imposer de régulation et de laisser le marché s'organiser seul. Selon les diffuseurs, cela offrirait des avantages à un petit nombre d'acteurs mais réduirait l'utilisation efficace du spectre et la qualité de l'offre. " Les consommateurs ont le droit d'attendre du mieux, et non du moins bien, de la migration vers le numérique ", indique l'organisation dans un communiqué.

L' EBU reconnaît toutefois qu'une certaine liberté doit être laissée aux états membres, notamment pour conserver et promouvoir leurs politiques audiovisuelles, le pluralisme des média et la diversité linguistique.