Ce proche voisin, la Suède, qui, dans bien des domaines et particulièrement l'écologie a déjà quelques trains d'avance sur beaucoup de nations, jette un pavé dans la marre que constitue la recherche "verte" en annonçant qu'elle pourrait très prochainement importer jusqu'à 800 000 tonnes de déchets par an.


Si importer biens et marchandises parait normal, l'importation de déchets est pour le moins étonnante, mais va de pair avec une tradition culturelle propre aux pays scandinaves, celle de l'incinération en vue de la création de chaleur ou d'énergie.

Le développement des incinérateurs en Suède est tel qu'il représente 20 % de la production de chaleur du pays. Une situation enviable qui trouve aujourd'hui des limites, puisque le pays est également l'un des champions du recyclage (seulement 4 % des déchets sont enfouis), un acte certes écologique, mais qui joue en défaveur des stocks de déchets alimentant les incinérateurs.

Plutôt que de s'imposer un choix entre incinération et recyclage le pays compte donc actuellement se lancer dans l'importation de déchets pour approvisionner ses incinérateurs et continuer à créer de la chaleur tout en évitant le développement des décharges. Et c'est la Norvège qui devrait fournir la Suède dans un premier temps, le pays espérant néanmoins dans sa démarche que d'autres nations telles que l'Italie, la Roumanie ou la Bulgarie , plus habituées à l'enfouissement des déchets, emboiteront le pas.

Le modèle économique est d'autant plus avantageux pour les deux parties puisque la Suède sera payée pour accueillir les déchets sur son sol, les transformera en énergie et devrait renvoyer les résidus toxiques au pays d'origine . La Norvège y voit un intérêt financier également puisque l'acte devrait se révéler moins onéreux qu'un traitement traditionnel des déchets par enfouissement;

Certaine de son projet et de ses limites, la Suède n'en reste pas moins tournée vers l'avenir et devrait poursuivre la recherche de l'énergie verte ultime, reste qu'à trop attendre elle n'oublie pas que des solutions fiables et réalistes sont déjà en place de puis plusieurs années et qu'il ne coute visiblement rien de les appliquer.

Source : Fastcoexist