Qui a piraté l'Elysée entre les deux tours de la campagne présidentielle française en 2012 ? Les services secrets israéliens étaient soupçonnés mais une enquête de l'Express avait pointé du doigt la possibilité d'une responsabilité nord-américaine.

Et ce sont bien les Etats-Unis qui étaient derrière le piratage, comme l'a confirmé Bernard Barbier, ancien directeur technique de la DGSE, lors d'une conférence tenue devant les élèves de Centrale-Supélec. Il indique qu'après une demande d'aide du service informatique de l'Elysée, il avait acquis la conviction que l'auteur était les Etats-Unis, ce qui a été confirmé lors d'un entretien avec Keith Alexander, directeur de la NSA.

"Alors que nous étions dans le bus, il me dit qu'il était déçu car il pensait que jamais on ne les détecterait et il ajoute : "vous êtes quand même bons". Les grands alliés, on ne les espionnait pas. Le fait que les Américains cassent cette règle, ça a été un choc", a-t-il affirmé.

Babar logiciel espion Depuis, les révélations issues des documents fournis par Edward Snowden ont confirmé que les services secrets américains ne se privaient pas pour espionner leurs alliés, jusqu'aux chefs d'Etat et personnalités de haut rang des pays alliés.

Mais dans un autre cas, ce sont les services secrets français qui ont été perçés à jour, cette fois par les agences de renseignement canadiennes, dans le cadre d'une affaire d'espionnage informatique, démontrant que la France pouvait aussi s'adonner à des actions offensives, et pas seulement défensives (les seules actions officiellement reconnues).

Et l'explication est succulente : Après avoir remonté la trace du malware, les services canadiens "ont retrouvé le programmeur qui avait surnommé son "malware" "Babar" et avait signé "Titi". Ils en ont conclu qu'il était français. Et effectivement, c'était un Français", a encore expliqué Bernard Barbier, rapporte le blog Pixels, affilié au journal Le Monde.