Elles se voient relativement peu mais il est des batailles titanesques qui se jouent dans l'ombre au sein du secteur des télécoms. Des contrats potentiels de milliards d'euros qui se négocient durement, encore plus maintenant que la crise économique mondiale a réduit les investissements des opérateurs mobiles.

Si les équipementiers européens ( Ericsson, Nokia Siemens Networks, Alcatel-Lucent... ) sont présents sur le terrain depuis longtemps, leurs adversaires chinois, tels que Huawei et ZTE, ont commencé à marquer des points sur le Vieux Continent.

Parallèlement, l'immense marché chinois des télécoms est ouvert aux équipementiers étrangers mais certaines mesures protectionnistes privilégient directement les sociétés chinoises, à l'instar, comme le rapporte le journal Les Echos, d'une décision instaurée en novembre dernier qui impose à l'administration chinoise de ne se fournir que dans un catalogue de matériels issus de brevets déposés en Chine et détenus par des sociétés chinoises.


Un marché européen trop ouvert quand les autres ne le sont pas assez ?
Pour les équipementiers européens, il s'agit d'une distorsion du jeu de la concurrence qui limite leurs opportunités en Chine quand les acteurs chinois ont les mains libres en Europe. Ils déplorent le manque de soutien de la Commission avec comme risque bien réel la nécessité de se réorganiser en délocalisant leurs centres de R&D.

Le secteur a déjà perdu beaucoup d'emplois et la pression des équipementiers chinois ne fait que s'accentuer avec le temps, ces derniers étant régulièrement accusés d'être soutenus par leur gouvernement grâce à des réglementations favorables et des financements. Accusations régulièrement démenties par les intéressés.

Pourtant, les équipementiers européens ne font pas front commun, au risque de se retrouver isolés et affaiblis. L'Europe, en étant la seule à jouer la carte de l'ouverture, verrait ainsi ses propres acteurs défavorisés.

Les acteurs européens demandent tout de même que les 18 millions d'euros promis par la Commission européenne pour la recherche sur les réseaux mobiles 4G aillent en priorité aux entreprises qui recrutent en Europe et souhaitent une plus grande visibilité sur le choix des normes technologiques à appliquer sur le Vieux Continent.

Source : Les Echos