Plusieurs états fédéraux des Etats-Unis prennent des mesures de plus en plus répressives pour lutter contre la pratique des conducteurs de rédiger des SMS ou des emails au volant depuis leur téléphone portable, et qui conduit régulièrement à des accidents mortels, souvent chez les jeunes, qui ont du mal à échapper à cette manie.

Des solutions sont imaginées pour tenter de réduire le risque mais elles peuvent se transformer en fausses bonnes idées qui créent un faux sentiment de sécurité. C'est le cas du speech-to-text, ou transcription littérale de la voix permettant de dicter un message qui est transformé en texte.

A priori, cela permet de ne plus avoir à manipuler le téléphone tout en maintenant le regard sur la route. Sauf que, comme dans le cas de l'oreillette pour les conversations téléphoniques, il ne s'agit pas que d'un problème de manipulation mais aussi de baisse de vigilance entraînée par la composition d'un message.

telephone portable automobile  Une étude du Texas Transportation Institute a comparé les cas de rédaction de SMS sur un mobile et d'utilisation du speech-to-text en situation de conduite, et observé les temps de réaction dans les deux situations.

Elle constate qu'avec les deux pratiques, les conducteurs mettent deux foix plus de temps à réagir à un événement par rapport à un conducteur qui ne rédige pas de SMS au volant. L'étude indique que le regard est moins fixé sur la route quelque soit la méthode et que le speech-to-text s'avère finalement plus long pour la rédaction d'un message car il implique souvent une phase de correction.

Ce n'est donc pas tant une question de manipulation mais de réquisition de facultés mentales pour la composition du message qui ne sont plus utilisées pour réagir aux événements de la conduite. Car rédiger un SMS ou tenir une conversation sont des actions complexes qui mobilisent fortement les ressources du cerveau.

Et le speech-to-text a le désavantage de créer ce faux sentiment de sécurité qui peut finalement se révéler encore plus dangereux que la rédaction directe. Même si l'étude n'a été menée que sur 43 personnes, elle donne du grain à moudre aux tenants d'une interdiction stricte du SMS au volant et de la création d'une législation sévère en ce sens.

Source : Reuters