Depuis plusieurs années, la Commission européenne plafonne les tarifs de l'itinérance avec l'ambition d'éliminer les surcoûts et de ramener les prix sur ceux des communications nationales des opérateurs. Ces derniers ont toujours mal accepté cette réglementation et appelé à une régulation naturelle par le jeu de la concurrence, d'autant plus que l'itinérance est source de substantiels profits.

Europe logo pro  Alors que l'Europe est en passe d'atteindre son objectif d'une suppression des surcoûts du roaming, les Etats membres ne parviennent plus à s'entendre sur le calendrier, fixé initialement à 2016, malgré les efforts de la commissaire européenne Neelie Kroes.

Les effets de la migration des vacanciers du Nord au Sud créent des attentes différentes pour les opérateurs des deux zones et créent de la complexité dans la mise en place d'un cadre technique et réglementaire, ce qui risque bien de faire traîner les choses et ne pas permettre une résolution à la date prévue.

Dans le même temps, c'est un autre concept clé pour le secteur télécom européen qui fait difficulté. La question de la Neutralité du Net, à savoir le choix d'une absence de prioritisation des flux sur Internet, reste un sujet sensible.

L'Europe reste attachée à ce principe de neutralité, qui garantit un accès égal à Internet à tous les fournisseurs de services et à l'émergence de nouveaux acteurs, tout en évitant de voir des conglomérats prendre le contrôle des flux.

Dans le même temps, il faudra bien à un moment prendre des décisions concernant les services les plus gourmands en ressources, comme la vidéo, qui menacent à terme de ne plus laisser de disponibilités pour d'autres activités. La signature de contrats concernant une prioritisation des flux entre opérateurs et fournisseurs de services apporterait un début de solution. Encore faut-il définir quels services sont susceptibles de constituer des "exceptions" nécessaires à un principe de Neutralité du Net revendiqué par ailleurs.

Source : Les Echos