Hier, le Sénat a largement adopté une proposition de loi (portée par la sénatrice centriste Catherine Morin-Desailly) ayant pour objectif de lutter contre l'exposition précoce des enfants aux écrans.
Selon les auteurs du texte, " les enfants sont exposés de plus en plus tôt et de plus en plus longtemps aux écrans en raison du cumul télévision et outils numériques mobiles ", ils considèrent en particulier qu'une telle surexposition est " néfaste pour les enfants de moins de trois ans car elle peut nuire gravement à leur développement. "
Mardi 20 novembre 2018, le #Sénat a adopté, par 333 voix contre 2, en première lecture, la proposition de loi visant à lutter contre l'exposition précoce des enfants aux écrans, présentée par @C_MorinDesailly et plusieurs de ses collègues. #ComCultSénat
— Sénat (@Senat) 21 novembre 2018
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Le texte prévoit ainsi un message avertissant des dangers des écrans pour le développement psychomoteur des enfants de moins de trois ans. Un tel message serait affiché sur les " unités de conditionnement des outils et jeux numériques comportant un écran. " Autrement dit, sur les emballages.
À la manière des messages publicitaires sur par exemple les boissons sucrées, un message à caractère sanitaire accompagnerait toute publicité - indépendamment du support - pour des téléviseurs, ordinateurs, smartphones, tablettes et jeux numériques.
Par ailleurs, des campagnes de sensibilisation sur l'utilisation des écrans seraient mises en place en lien avec le Conseil supérieur de l'audiovisuel. Tout en reconnaissant une source de questionnement légitime, le gouvernement s'est toutefois montré réticent à la proposition de loi qui va être débattue en première lecture à l'Assemblée nationale.
Pour Christelle Dubos, secrétaire d'État auprès de la ministre des solidarités et de la santé, " les données manquent quant à l'ampleur de l'exposition des enfants de moins de trois ans aux écrans et surtout quant aux effets d'une surexposition des très jeunes enfants aux écrans. "
" Les prises de position publiques de certains acteurs établissant un lien entre surexposition aux écrans et autisme virtuel ont récemment fait l'objet de vives contestations, et nous ne pouvons pas nous permettre d'éluder les faits scientifiques lorsque l'on impose à des acteurs extérieurs un message de santé publique. "
Elle a précisé que le Haut Conseil de la santé publique avait été saisi et doit faire " une analyse des risques pour l'enfant et son développement de l'usage des écrans, ainsi qu'une étude des effets pathologiques et addictifs des écrans. "