Cabine telephonique Vous les avez très certainement déjà croisées dans un coin de votre ville ou village. Les cabines téléphoniques arborant le logo France Télécom sont 140.000 à travers la France.

Une pratique nuit à leur modèle économique et pourrait bien faire diminuer leur si grand nombre.

 
Le rappel automatique des cartes
Les fabricants de cartes téléphoniques prépayées à code, qui sont vendues un peu partout et utilisables depuis un téléphone fixe, portable ou public, ont inclus dans les services  un mécanisme de rappel automatique.

Dans son communiqué, l'ARCEP ( Autorité de Régulation des Communications Electroniques et des Postes ) déclare : " Selon ce mécanisme, le client de l’opérateur de cartes téléphoniques appelle un numéro téléphonique, en général un numéro libre appel, lui permettant de joindre une plate-forme de service, laquelle identifie l’origine de l’appel, puis rappelle automatiquement le client pour le mettre en relation avec son correspondant et débite le coût de la communication de sa carte prépayée.

Ce mécanisme existe depuis de nombreuses années et a permis aux opérateurs de cartes téléphoniques d’offrir des tarifs compétitifs à leurs clients pour les appels les plus coûteux depuis les boucles locales fixes ou mobiles. En ce sens, ils répondent à une demande des consommateurs d’accéder à des tarifs particulièrement compétitifs au prix d’un mode d’établissement de la communication plus complexe. Par leur simple existence, ces mécanismes bénéficient aussi à l’ensemble des consommateurs en exerçant de fait une pression concurrentielle sur l’ensemble des tarifs des opérateurs traditionnels qu’ils soient fixes ou mobiles. "


Il nuit à la viabilité des cabines téléphoniques
Bien qu'il gère actuellement 140.000 cabines téléphoniques en France, France Télécom n'a pour obligation que d'en entretenir 41.000 afin d'assurer un service universel. Il s'avère aujourd'hui que 25.000 ne sont pas rentables. Ce trou dans le financement des infrastructures pourrait ainsi inciter France Télécom à les enlever, ce qui priverait les zones rurales, où elles sont en général localisées, de ce service.

L'ARCEP indique ainsi : " Cependant, et spécifiquement pour les communications au départ des publiphones de France Télécom, cette pratique de rappel automatique compromet le modèle économique de la publiphonie en ne participant pas au financement de l’infrastructure d’accès des publiphones et remet en cause la viabilité même d’un service qui est, pour certains consommateurs, l’unique moyen d’accéder au service téléphonique. "

La pratique, quasi-généralisée à l’heure actuelle par les opérateurs de cartes téléphoniques concurrents de France Télécom, du rappel automatique est de nature à remettre en cause le modèle économique de tous les publiphones. Elle peut donc aboutir à un alourdissement artificiel du coût de la composante publiphonie du service universel, in fine financée par l’ensemble des opérateurs et donc par l’ensemble de leurs clients, et inciter France Télécom à réduire son offre commerciale de publiphonie alors même qu’il existe une demande avérée des consommateurs qui justifie que l’offre actuelle de publiphonie soit maintenue voire développée. "


Une pratique aussi jugée anti-concurrentielle

" Par ailleurs, la situation actuelle crée des conditions de concurrence artificiellement favorables aux concurrents de France Télécom qui utilisent les publiphones pour exercer leur activité sur le marché des cartes téléphoniques dans la mesure où seule France Télécom participe au financement des infrastructures d’accès des publiphones. "


Jusqu'au 25 janvier prochain, l'ARCEP a lancé une consultation publique où tous les éléments complémentaires et commentaires sont les bienvenus.