Angela Merkel veut à tout prix placer les communications des Européens hors de portée des services de renseignements américains. Celle dont le téléphone portable a été mis sous écoute pendant plusieurs années par la NSA recevra donc prochainement le président François Hollande pour aborder la question de la création d'un " réseau européen de communications".

"Nous allons aborder la question des fournisseurs d'accès européens offrant une sécurité à nos citoyens, afin que personne n'ait à envoyer des courriels et d'autres informations de l'autre côté de l'Atlantique" a-t-elle indiqué ce samedi.

Un projet qu'il sera difficile de concrétiser, tant les mécaniques d'Internet sont complexes. Internet est en effet constitué de milliers de réseaux interconnectés. Lorsque des informations ou requêtes sont bloquées sur un trajet, elles empruntent automatiquement un autre trajet pour arriver à destination. Lors de ces déviations, les données peuvent parcourir des milliers de kilomètres et traverser plusieurs continents, c'est justement ce que veut désormais éviter l'Europe afin de limiter les écoutes lors du transit de ces informations sur certains réseaux.

Angela Merkel veut ainsi éviter aux données d'aller d'aventurer sur les réseaux américains s'il n'y a pas de raison particulière qu'elles le fassent.

En marge de ce projet auquel la France a déjà annoncé son soutien, de nouvelles dispositions devraient également faire l'objet d'une étude concernant la règlementation des données personnelles au niveau européen. Des accords seraient entamés avec les USA concernant un pacte " anti espionnage".

On notera que depuis les révélations des activités de la NSA, l'Allemagne et la France ne sont pas les seuls à envisager des protections de leurs réseaux. Le Brésil a ainsi récemment indiqué souhaiter éviter de faire transiter ses données vers les États-Unis.

Depuis le scandale des écoutes et autres affaires d'espionnage de la NSA, les firmes américaines comme Google, Microsoft ou Apple ont du mal à regagner la confiance de leurs clients en Europe. Microsoft a ainsi récemment annoncé développer des centres de stockage au sein de l'Union européenne pour tenter de rassurer ses clients, nombres d'entre eux se redirigeant actuellement vers des centres de données localisés au sein de l'UE.

Source : The Verge