Pour le ministère de la Culture, l'utilisation du clavier AZERTY n'est pas des plus adaptées à la langue française. Il est ainsi particulièrement difficile de placer certaines majuscules ou certains accents sur ces majuscules.

On connaissait le gouvernement pour ses diverses tentatives de sauvegarde, parfois maladroites et souvent inutiles de la langue française, les plus étonnantes étant certainement les adaptations de mots anglophones qui nous concernent directement dans le domaine de la téléphonie, du high-tech ou de la culture Internet, mais désormais c'est au niveau vu clavier que se cristallisent toutes les attentions.

Le ministère regrette ainsi les difficultés pour les Français d'accéder aux caractères tels que @, € ou encore æ. Face à ces obstacles, les Français auraient ainsi progressivement modifié la langue française pour adopter une orthographe qui s'adapte au clavier AZERTY et aux raccourcis dans le processus de frappe.

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Le ministère a donc chargé l'organisme AFNOR de recenser l'ensemble des difficultés rencontrées par les utilisateurs, avec pour objectif la mise en place d'un texte collaboratif présenté en enquête publique au cours de l'été 2016 avec les constructeurs de matériel informatique.

Notons que la normalisation évoquée ici est recommandée de longue date par l'Académie française et l'imprimerie nationale. Car même si le clavier AZERTY est une spécificité française (partagée avec la Belgique), sa création aura surtout été une réponse à la démocratisation des machines à écrire, dont il fallait éviter le croisement et le blocage des leviers de frappe.

Le nouveau clavier devrait donc permettre d'accéder aux caractères spéciaux comme les lettres avec cédilles, les majuscules avec accent, les guillemets français, mais aussi l'ensemble des caractères spéciaux des langues régionales.

Le gouvernement souhaite également imposer une norme au-delà des caractères, jusque dans les touches de fonction ( retour arrière, page haut, clavier numérique) pour éviter à l'utilisateur de se perdre d'un constructeur à l'autre.

Reste à savoir dans quelle mesure le ministère considérera que l'accès à certains caractères est véritablement difficile. Il est difficile de penser que cette normalisation débouche sur un clavier à plus de 300 caractères sous prétexte d'une accessibilité renforcée. Si certains caractères sont proposés en fonction alternative sur les claviers actuels, c'est aussi parce qu'ils ne sont pas forcément utiles ou utilisés au quotidien. La question se pose également concernant la situation des claviers sur smartphones : faudra-t-il développer de nouveaux claviers virtuels ? Enfin, dernière question la plus importante sans doute pour les utilisateurs : cette idée implique-t-elle la mort du clavier AZERTY et l'obligation pour les fabricants et donc les utilisateurs de passer à la nouvelle norme ?