Le groupe France Télécom / Orange a plutôt bien joué en négociant un accord d'itinérance 3G avec Free Mobile avant qu'on ne le lui impose, ce qui l'a protégé du contre-coup immédiat de l'arrivée du quatrième opérateur mobile début 2012 alors que ses concurrents ont dû se lancer dans des plans de restructuration.

Le contrat lui assure un amortisseur de plus d'un milliard d'euros et lui a permis de ne pas avoir à prendre de mesures aussi radicales que SFR et Bouygues Telecom, obligés de revoir en urgence leur fonctionnement et confrontés à une sévère baisse de leur chiffre d'affaires.

Cela n'a cependant pas empêché le cours de France Télécom de perdre 30% de valeur sur l'ensemble de l'année 2012, soit l'une des plus importantes contre-performances de l'indice CAC40 alors même qu'il ne souffre pas de grosses contraintes pénalisantes.

Cette situation n'est pas du goût de son PDG, Stéphane Richard, quelque peu agacé de voir pendant ce temps le groupe Iliad, qui gère Free Mobile, en progression de 40% et bien soutenu par les investisseurs malgré les risques élevés inhérents à son statut de dernier arrivé sur le marché mobile français.

Plus que le retard des objectifs d'implantation de sites de Free Mobile relevé par le rapport de l'ANFR, c'est peut-être bien ce point qui agace le patron de France Télécom / Orange et qu'il veut corriger cette année.

Lors d'une conférence de presse donnée ce lundi, il a souligné qu'il comptait rendre plus séduisant le groupe et aller à la rencontre des investisseurs et des analystes avec en main les arguments de son bilan et de ses atouts, peut-être insuffisamment mis en valeur.

Il considère que le profil de France Télécom est sous-évalué par rapport à d'autres grands opérateurs télécom européens confrontés à des difficultés plus grandes, avec des filiales déficitaires dont ils peinent à se séparer ou à simplement équilibrer.

Stéphane Richard a évoqué l'existence d'un faisceau de causes expliquant le recul de la valorisation du groupe, dont l'arrivée de Free Mobile, avec ses tarifs agressifs et la récupération en quelques mois de plusieurs millions d'abonnés, n'est pas la moindre. Mais France Télécom pensait-il vraiment gagner sur tous les tableaux en signant l'accord d'itinérance 3G qui a donné la possibilité de créer ses offre mobiles à très bas prix ?

Source : L'Expansion